Une émotion exceptionnelle régnait, lundi 24 octobre, à l'aéroport Fiumicino, près de Rome, à l'arrivée de la Marocaine Rahma et de sa fille Rima, une enfant de 4 ans, née d'un père syrien, mort en 2015, dans la guerre qui continue d'ensanglanter la Syrie.
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A son accueil, elle a trouvé Paolo Gentiloni, ministre italien des Affaires étrangères, des acteurs du tissu associatif, des représentants de la presse italienne et aussi et, surtout, son frère Hassan Habchi, qui a quitté le Maroc il y a vingt ans pour s'installer définitivement dans la Botte européenne.
Rahma, née en 1979 à Sidi Othmane, à Casablanca, tenait à peine sur ses jambles quand elle est arrivée hier à l'aéroport de Rome, décrit le journal "La Stampa". Elle ne se serait peut-être jamais imaginé qu'elle pouvait se sortir du bourbier syrien, avec son petit bout de chou.
Elle ne pouvait pas quitter le pays. Sa fillette n'a qu'un passeport syrien! "Je ne veux pas perdre ma fille. Aide-moi s'il te plaît, Hassan!", avait-elle écrit à son frère, dans un message transmis au tout début du mois d'octobre.
Après un silence radio, plus aucune nouvelle! Dès le 9 octobre, Hassan Habchi entame une impressionnante mobilisation auprès des ONG et des médias transalpins. Ces derniers n'ont épargné aucun effort pour médiatiser ce drame.
Un #Hashtag Sauvez Rahma, un couloir humainitaire pour sauver Rahma et sa fille bloquées en Syrie "donne lieu à une forte mobilisation auprès de l'opinion publique italienne.
Une mobilisation à laquelle le gouvernement de Matteo Renzi, centre-gauche, n'est pas resté insensible. Des démarches ont été initiées par le département de Paolo Gentiloni, à partir du Liban, pour sortir la ressortissante marocaine et sa fille du bourbier syrien.
Couronnées de succès, ces démarches ont abouti à un dénouement des plus heureux. "Elle n'en croit toujours pas ses yeux. La guerre est toujours dans ses yeux et dans son corps émacié, la violence, la faim, le sang et les bombardements résonnent toujours dans sa tête", raconte Rahma décrivant l'état d'esprit de son enfant, au quotidien "La Stampa". Le journal a été à l'origine du formidable élan de solidarité.
"Le carnage est impossible à oublier. Ces voyages à la recherche d'un abri ne sont pas faciles à effacer", ajoute-t-elle le regard braqué sur sa fille.
La vie a repris le dessus et Rahma semble bien porter son nom. La clémence du Ciel a en effet été de son côté, celle des humains, également. Une miraculée!