Ne "tweet" pas Obama qui veut !

Le jeune homme ne pensait pas qu'il s'agissait du vrai président des Etats-Unis, Barack Obama

Le jeune homme ne pensait pas qu'il s'agissait du vrai président des Etats-Unis, Barack Obama . DR

Revue de presseLa justice devrait bientôt rendre sa décision dans l'affaire du jeune marocain qui a menacé le président américain Barack Obama sur Twitter. En attendant le verdict, la famille du prévenu, âgé de 17 ans, plaide sa cause auprès de l'opinion publique.

Le 23/09/2013 à 19h42

"Je tuerai votre président et toutes les personnes qui seront en sa compagnie". Voilà un tweet pour le moins impressionnant qui n'a pas manqué de faire son effet. Et pour cause : en octobre 2011, un jeune homme de la région d'Azilal poste ces quelques mots sur la plateforme de micro-blogging à l'attention du président américain, @BarackObama. Grosse erreur ! Le jeune homme, à peine âgé de 17 ans, s'est trouvé pris au piège dans un procès intenté par le président américain à son encontre pour plusieurs chefs d'accusation dont celui d'"appel à la violence via un support électronique".

Aujourd'hui, après plusieurs mois d'enquête et de procédures judiciaires, "l'arrestation de l'élève qui a menacé de mort Barack Obama" fait la Une de plusieurs journaux. Il semble bien, en effet, que nouveaux éléments soient venus enrichir le dossier. "Sa famille nie les faits à Azilal", titre notamment Al Ittihad Al Ichtiraki à paraître ce mardi 24 septembre. A quatre jours de la reprise du procès qui se tient à Casablanca et qui a déjà tenu trois audiences, les parents du prévenu font une sortie publique pour prendre la défense de leur fils, explique le journal. "Soufiane est innocent", déclarent-ils, avant d'affirmer qu'ils ont une totale confiance en la justice qui devrait l'acquitter et lui rendre sa liberté afin qu'il puisse poursuivre ses études. Pour les proches du jeune homme, ce tweet n'était qu'une bêtise d'adolescent qui cherchait à s'amuser sur les réseaux sociaux, rapporte le quotidien.

A qui la faute ?

Selon Al Khabar "Soufiane I. n'imaginait pas que ce tweet adressé au président américain puisse provoquer une mise en accusation et un procès". Dans une déclaration au quotidien arabophone, Mohamed, l'oncle du prévenu, affirme que "l'affaire n'a rien de drôle (...). Lorsque son neveux a posté ce tweet sur le réseau social, il ne pensait pas qu'il s'agissait vraiment du président américain Barack Obama". Pour la famille de l'adolescent, cette erreur relève tout bonnement du manque d'expérience du jeune homme en matière d'utilisation de l'Internet et de son inconscience, ajoute le journal.

Le report du jugement de Soufiane I., prévu initialement jeudi 20 septembre, au 27 septembre prochain, inquiète manifestement les proches du prévenu qui jusqu'ici étaient resté jusau'à présent très discrets. A quelques jours de l'annonce du verdict, la famille plaide la cause du jeune homme auprès des médias, confiant à quelques supports leur inquiétude et appelant la justice à la clémence. La balance penchera-t-elle en faveur d'un jeune homme inconscient de l'impact de 140 caractères envoyés sur le Net ou pour l'un des hommes les plus puissants au monde ? Par ailleurs, quelle lecture l'opinion publique accordera-t-elle au verdict de la cour ? S'il est condamné, Soufiane I. risque fort de passer par la case "prison" avant de reprendre une vie "normale". A noter que le jeune homme est déjà incarcéré au centre de détention de Oukacha en attendant son jugement. S'il est acquitté, le jeune Soufiane I. bénéficiera de la clémence de la justice mais retiendra une véritable leçon de vie. Dans les deux cas, cette affaire résonne comme un rappel à l'ordre quant à l'utilisation des réseaux sociaux et du Net. La responsabilité de l'entourage familial est également mise en cause. On se rappellera désormais qu'il ne faut pas mettre n'importe quel "outil" entre les mains d'un mineur. 

Par Sophia Akhmisse
Le 23/09/2013 à 19h42