Un nouveau scandale sexuel fait la Une de presse nationale à paraître ce samedi 21 décembre. Cette fois-ci, l’affaire implique des mineures. Selon Assabah, "la bridage des mœurs de Rabat a présenté jeudi dernier les principaux responsables d’un réseau spécialisé dans le détournement de mineures". Les jeunes filles, interpellées dans une villa de luxe du quartier Souissi, étaient "livrées" à des ressortissants des pays du Golfe. Assabah ajoute que, lors de l’intervention de la police, les suspects étaient en possession de quatre valises contenant des tenues affriolantes et du nécessaire de maquillage. Dès son arrestation, la principale mise en cause, poursuit le journal, a reconnu les faits. Selon ses dires, l’entremetteuse aurait reçu un coup de fil d’une autre proxénète à Salé lui demandant d’accueillir les jeunes mineures avant qu’elles ne soient emmenées dans une seconde villa de la capitale, connue pour être le fief de soirées coquines de ressortissants arabes.
Prostitution des mineurs
Malheureusement, la prostitution des jeunes mineures devient de plus en plus courante. En témoigne le dossier spécial de Al Ahdath Al Maghribiya consacré à ce phénomène. "A 17 ans, Siham est déjà divorcée, mère d’un enfant d’une année et a plusieurs clients réguliers, elle est prostituée", lit-on dès les premières colonnes de ce dossier. Ce sont là les premiers "maux" d’une réalité bien lourde pour ces jeunes filles qui ont rejoint le trottoir "sous la contrainte, pour certaines, ou par ambition d’une vie meilleure pour d’autres", souligne le journal. "Postés aux portes des écoles, les proxénètes scrutent les jeunes filles de familles très modestes pour leur dresser le portrait d’un monde de luxe et d’argent, leur vendant le rêve d’une vie meilleure, prospère et loin de la pauvreté", précise le quotidien. Mais "une fois enrôlées, ces enfants sont vites embarquées dans une réalité où la chair se paie au prix fort pour des hommes, marocains ou étrangers, à la recherche de maîtresses encore mineures", constate tristement Al Ahdath Al Maghribiya. Pis, certaines, comme Siham, se retrouvent à l’âge de la majorité coincées dans ce monde et totalement dépendantes de la drogue. "Au départ, elles testent juste, et puis le nirvana séduit, jusqu’à ne plus savoir comment s’en sortir; elles plongent progressivement, perdent la maîtrise de leur esprit et… de leur corps". Certaines se retrouvent obligées de se vendre contre quelques billets pour assurer leurs prochaines doses.
Les affaires de prostitution de mineures jetées en pâture à de riches clients arabes qui nourrissent au Maroc un sordide business dans lequel se trouvent piégées des jeunes filles de condition modeste, en général, et auxquelles l'on fait miroiter monts et merveilles pour en user et abuser avant de les rendre, brisées, à un monde où elles auront plus de mal que jamais à trouver leur place, ne sont pas faits nouveaux. Plus étonnant, loin de se raréfier, ces cercles semblent se multiplier au point de venir, régulièrement, défrayer la chronique. A croire qu'aucune action n'est menée pour lutter contre ce fléau dont on ne fait que constater l'ampleur et les dégâts.