Nouveaux frais universitaires imposés aux fonctionnaires: la polémique enfle

Le ministère de l'éducation nationale et de l'enseignement supérieur, à Rabat.

Revue de presseL’instauration progressive de droits d’inscription dans plusieurs universités marocaines, appliqués aux fonctionnaires souhaitant poursuivre leurs études supérieures, provoque une vive controverse. Jugée contraire au principe de gratuité de l’enseignement public, cette mesure, dont le cadre légal reste flou, soulève nombre de questions. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Al Akhbar.

Le 10/11/2025 à 18h24

Le début de l’application de nouveaux frais d’inscription imposés à certains fonctionnaires désireux de poursuivre leurs études supérieures dans des universités marocaines a suscité une vague de mécontentement dans le milieu universitaire. Plusieurs établissements auraient fixé des montants allant de 6.000 à 17.000 dirhams, selon le cycle suivi (licence, master ou doctorat), déclenchant de vives réactions parmi les étudiants, les enseignants-chercheurs et les fonctionnaires concernés, indique le quotidien Al Akhbar dans son édition de ce mardi 11 novembre.

Pour nombre d’entre eux, cette décision constitue une atteinte au principe de gratuité de l’enseignement public et remet en cause l’égalité des chances d’accès à l’université. Le mécontentement est d’autant plus fort que ces mesures auraient été appliquées sans texte réglementaire officiel, laissant planer une zone d’ombre sur leur légalité, a-t-on lu.

Citées par Al Akhbar, des sources universitaires estiment que le problème ne réside pas seulement dans le paiement de ces frais, mais aussi dans l’absence de critères clairs prenant en considération la situation sociale des employés. Certains rappellent qu’un fonctionnaire gagnant le salaire minimum, avoisinant 3.200 dirhams par mois, se verrait contraint de verser plus du quart de son revenu annuel rien que pour pouvoir s’inscrire.

Également cité par le quotidien, un responsable du ministère de l’Enseignement supérieur précise qu’aucune décision officielle n’a été prise pour obliger les universités à imposer de tels frais. Il a souligné que la question fait actuellement l’objet d’une étude au sein du ministère, en vue d’élaborer une vision d’ensemble conciliant le droit de tous à l’éducation supérieure et les exigences liées au développement des formations continues.

Le même responsable a insisté sur le refus du ministère de toute initiative unilatérale dépourvue de fondement juridique, rappelant que toute modification du système de tarification doit être décidée de manière officielle, selon des références légales claires, relève Al Akhbar. Il a également assuré que des communications plus précises seraient établies avec les universités dans les prochains jours, afin d’éviter les interprétations erronées et de garantir le respect du principe constitutionnel de gratuité de l’enseignement public.

Ce dossier devrait ouvrir un large débat dans le secteur de l’éducation supérieure. Plusieurs acteurs pédagogiques et défenseurs des droits civiques appellent déjà à la suspension de ces frais jusqu’à la publication d’un texte réglementaire clair définissant les conditions et les critères d’accès des employés à l’université, a-t-on encore lu. Pour eux, il est urgent de préserver la justice sociale et de maintenir un modèle d’enseignement supérieur accessible à tous, sans distinction de statut ou de revenus.

Par La Rédaction
Le 10/11/2025 à 18h24