Après l’ouverture des postes frontaliers, le 17 mai courant, de Sebta et Millilia, le ministère de l’Intérieur espagnol a annoncé qu’il autorisera les ouvriers marocains, légalement reconnus, à accéder à ces deux villes sous condition d’avoir obtenu des visas limités.
Le quotidien Al Massae rapporte, dans son édition du lundi 30 mai, que cette décision a été rejetée, d’une manière catégorique, par ces ouvriers qui attendent la réaction du gouvernement marocain. Leur accès aux deux villes occupées, prévu le 31 mai, est désormais conditionné alors qu’ils s’y rendaient, depuis plus de vingt ans, en présentant la seule carte de travail professionnelle.
Le ministère de l’Intérieur espagnol a indiqué qu’à partir du mardi 31 mai, les 3600 travailleurs transfrontaliers pourront traverser les passages frontaliers en remplissant ces conditions. Il en est de même pour ceux qui ont obtenu le visa après l’expiration de la validité de leur carte attestant leur situation juridique. Ces derniers devraient retirer leurs visas dans les consulats en présentant les documents exigés comme le passeport, permis de travail et autres.
La plupart de ces travailleurs qui n’ont plus de permis, ni de contrat de travail attendent toujours d’accéder aux deux présides soit pour chercher un travail, soit pour retirer leur argent dans les banques ou encore pour régulariser leur situation avec leurs anciens employeurs.
Le quotidien Al Massae rapporte que le secrétaire général des travailleurs disposant de permis de travail, Chakib Merouane (UMT), a indiqué que cette catégorie va pouvoir obtenir les visas pour accéder à Mellilia.
Pendant la pandémie et au cours de la fermeture des frontières, la plupart des employeurs ont cessé de payer les cotisations de leurs salariés à la CNSS. Ainsi, ajoute le syndicaliste, près de 3300 ouvriers ne pourront pas se présenter aux consulats pour demander ces visas. Pour faire face à ces problèmes, les représentants des travailleurs disposant de permis de travail dans les deux villes occupées ont frappé à toutes les portes, sans résultat.
Enfin, il faut rappeler que les autorités marocaines n’ont pas encore réagi à la décision des pouvoirs publics espagnols d’imposer des visas aux travailleurs marocains.