La police judiciaire de Marrakech a réussi à mettre la main sur un Italien de 44 ans qui réside illégalement, et quasiment en cachette, au Maroc depuis 2014. Selon Al Ahdath Al Maghribia de ce mercredi 20 mars, la police marocaine n’a commencé à s’intéresser à cet individu que récemment, suite à la diffusion par Interpol d’une notice rouge, datée du 7 janvier 2019, le concernant. Cette notice rouge intervient suite à une demande des autorités judiciaires italiennes, qui accusent ce chef du clan dit «Misso-Mazzarella», un sous-traitant de la «pieuvre», d’être l’auteur direct d’au moins un assassinat, de détention illégale d’armes et munitions, et d’appartenance à une organisation criminelle, à savoir la Camorra italienne.
Pour sa part, le quotidien Assabah de ce 20 mars apporte moult précisions sur cet Italien, du nom d’Antonio Prinno, qui vivait avec son épouse et son fils dans la région de l’Ourika, en louant et en prenant soin de changer régulièrement d’appartement. Durant toutes ces cinq années de cavale, il n'est sorti que très rarement de chez lui et a évité tout contact avec le voisinage. C’est son épouse qui s’occupait de toutes ses «affaires», tout en lui servant d’écran pour communiquer avec certains membres de son milieu en Italie et en Europe.
Mais, depuis la diffusion de la notice rouge d’Interpol en janvier dernier, il a commencé à changer sa physionomie (barbe, moustache, perruque), au moment où la police judiciaire commençait à le filer discrètement, avant de l’identifier formellement comme étant l’homme recherché par l’Italie et la police des polices. Lundi soir, dans l’après-midi, la PJ de Marrakech, dont les hommes en civil attendaient patiemment que l’Italien sorte dans la rue, évitant ainsi tout accrochage armé avec le mafieux, a fini par l’arrêter sans aucune résistance. L’homme était en fait sorti pour récupérer, dans une agence de transfert d’argent, une somme qui lui était destiné nommément.
Ce mardi, vers 11h du matin, il a été remis aux autorités judiciaires à Salé en vue d’enclencher la procédure d’extradition, au moment où les autorités italiennes ont été informées de son arrestation. D’ailleurs, la presse italienne rapporte ce mardi soir que le ministre italien de l'Intérieur, Matteo Salvini, a qualifié, dans un tweet, «de beau cadeau» pour toute l'Italie, l’arrestation d’Antonio Prinno par la DGSN marocaine.
