La santé des consommateurs marocains demeure un vain vocabulaire pour certaines parties. C’est ce que laisse entendre les révélations de l’Office national de la sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) à propos des sardines, conservées en sauce tomate, toxiques, et écoulés sur le marché. En effet, les contrôles effectués sur des produits de la pêche dans la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima ont montré que des boulettes de sardines conservées en sauce tomate ne seraient pas conformes aux normes et aux règlementations en vigueur. Les contrôles effectués par les services vétérinaires provinciaux de Larache ont montré que ces boulettes de sardines conservées en sauce tomate contenaient une quantité élevée d’histamine.
Ces produits de marque «Karl» seraient déjà sur le marché depuis le 22 octobre 2018. Leur date d’expiration va jusqu’au 22 octobre 2021. C’est pour cela que l’Office National de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaire (ONSSA) ouvrira une enquête approfondie pour voir les quantités distribuées dans les grandes surfaces de vente et les autres points de vente, rapporte le quotidien Al Massae dans son édition de ce jeudi 28 novembre.Les produits seront ainsi saisis et l’entreprise sera sommée de suspendre l’approvisionnement de ses marchés. Dans ce sens, précisent les sources du quotidien, les services de l’ONSSA ont exigé des analyses approfondies des produits en question pour comprendre les raisons de cette augmentation du taux d’histamine.
Dans une déclaration au quotidien, Bouaâzza El Kherrati, président de la fédération marocaine de protection du consommateur, estime que «le fait de commercialiser ces sardines qui contiennent un taux élevé d’histamine dénote un manque de contrôle sanitaire et une fraude de la part de l’entreprise qu’il va falloir sanctionner pour avoir mis en danger la santé des Marocains». Et de faire remarquer qu’«il ne suffit pas de retirer les produits toxiques du marché, mais aussi de prendre en compte toutes les conséquences juridiques qui en résultent».
Au sujet de ce taux d’histamine élevé, le président de la fédération marocaine de protection du consommateur a fait savoir que cela provoque des allergies, des démangeaisons et la rougeole. La sonnette d’alarme, ajoute-t-il, a été tirée par le rapport de la Cour des comptes qui avait soulevé que l’ONSSA ne disposait pas des moyens nécessaires pour s’acquitter de sa mission de contrôle, se contentant de sensibiliser au lieu d’agir selon les lois en vigueur.