L’opération «mains propres», menée par la DGSN à Casablanca pour faire respecter les dispositions de l’état d’urgence sanitaire, laquelle a débouché sur la saisie, dans un hôtel de Aïn Diab, de grandes quantités d’alcool frelaté, n’a pas encore livré tous ses secrets.
Des surprises, il faudra en attendre. Ainsi, apprend Le360 de sources informées, Yassine Zahraoui, le propriétaire de l'Hôtel de la Côte, s'est évaporé dans la nature, et est actuellement activement recherché, après qu'un mandat d’arrêt a été émis à son encontre.
Yassine Zahraoui n’est autre que le fils et l’un des héritiers de Mohamed Zahraoui, ancien député de l'Union Constitutionnelle, qui avait défrayé la chronique en 1996, lors de la fameuse "campagne d’assainissement" orchestrée par feu Driss Basri, alors encore tout-puissant ministre de l'Intérieur.
Au mois de mars 1996, les enquêteurs avaient trouvé, dans les dépôts de Mohamed Zahraoui, par ailleurs propriétaire d'une compagnie de transports en commun par bus, de grandes quantités de bouteilles de bière périmées, d'une marque en provenance de Bulgarie. L’ex-élu, et toujours homme d’affaires, avait été condamné à un an de prison ferme, qu’il avait intégralement purgé.
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Hier, lundi, lors d’une perquisition de la DGSN à l’Hôtel de la Côte après plusieurs heures de surveillance, les enquêteurs ont mis la main sur 108 vignettes fiscales falsifiées, 22 fausses capsules fiscales, 74 bouteilles vides destinées à être remplies d’alcool frelaté, 11 bouteilles d’alcool de contrebande ainsi 9 autres bouteilles, partiellement entamées.
De plus, indiquent nos sources, ces quantités d’alcool étaient écoulées dans une boîte de nuit improvisée et donc illégale.
«Tout l’alcool servi dans cet établissement était frelaté, toutes marques confondues», indique une source proche de l’enquête, toujours en cours. Les sources contactées par Le360 expliquent que les fraudeurs avaient installé tout un process pour leurs activités illégales: fausses vignettes, capsules prêtes à l’usage, etc.
Mais l’Hôtel de la Côte n’est pas le seul à être concerné par ce phénomène. Certains établissements de la Corniche de Aïn Diab auraient également recours à ces pratiques illégales, éventuellement très dangereuses pour la santé de leurs clients. Les prochains jours risquent d'être riches en révélations.
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Rappelons que l’opération «mains propres», lancée par Abdellatif Hammouchi, patron du pôle DGSN-DGST, n’a nullement été du goût des propriétaires des restaurants-bars de Aïn Diab.
Pour se dédouaner, après avoir accusé la police de les cibler, ils ont engagé une agence spécialisée dans les relations presse à Casablanca, afin de tenter de discréditer le travail de la DGSN. Aujourd’hui, on comprend un peu mieux pourquoi ces «puissants» de Aïn Diab ne voulaient vraiment pas voir des agents de police fourrer leur nez dans leur juteux (et parfois périlleux) business.