Optométrie: enquête sur un réseau de trafic de faux diplômes

Un magasin d'opticien au Maroc.

Revue de presseLa prolifération des magasins d’optique, ces derniers temps, a révélé l’existence de tout un trafic de diplômes d’optométrie derrière lequel se cachent des associations. Résultat, un secteur miné par des opérateurs n’ayant ni la compétence ni la déontologie nécessaires à l’exercice du métier. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 28/10/2024 à 21h46

Le trafic a été révélé suite à une enquête menée par des commissions d’inspection, face à la prolifération du nombre de magasins d’optique dans plusieurs villes. Il porte sur de faux diplômes, octroyés par des associations en échange de sommes d’argent et permettant en toute illégalité l’exercice du métier, indique le quotidien Assabah dans son édition du mardi 29 octobre.

Des sources citées par le quotidien expliquent ainsi que tout un réseau de trafic de faux diplômes d’optométrie s’active un peu partout dans le pays. Des sommes allant de 5.000 à 9.000 dirhams suffisent ainsi à obtenir une «formation» et les diplômes qui vont avec.

«Des associations bénéficiant de l’aide de l’Etat, qui plus est, ont décidé de faire commerce de ces formations en créant des centres dédiés, mais sans pour autant proposer les cursus et formations nécessaires», lit-on. Mieux, il suffit de disposer d’un faux diplôme pour être éligible à des crédits bancaires et ouvrir ainsi son magasin. Ceci, alors que la majorité des bénéficiaires n’ont jamais foulé le sol de ces centres ni suivi une formation.

Résultat, des magasins d’optique qui se cannibalisent les uns les autres et dont l’activité présente une véritable menace pour la santé publique. Sans parler de la concurrence déloyale que les faux opticiens représentent pour les entreprises structurées.

Il est d’ailleurs rare qu’un secteur cumule autant de dysfonctionnements: falsification des diplômes, caravanes médicales au bénéfice ambigu et concurrence débridée provenant des plateformes en ligne… Les opticiens ne sont pourtant pas les seuls à en pâtir. En première ligne, demeure le consommateur qui en paie, malgré lui, le prix fort.

Le secteur compte environ 5.000 professionnels diplômés. Néanmoins, il se heurte à la réalité d’une économie souterraine, étonnamment organisée, comprenant plus de 2.000 opérateurs non autorisés qui prolifèrent à travers les villes du Royaume. Ce nombre est appelé à augmenter vu que n’importe qui peut se procurer un diplôme aujourd’hui.

Face à cette situation, le syndicat professionnel national des opticiens du Maroc a lancé une campagne de sensibilisation destinée au grand public et appelle à une intervention rapide de l’État.

Par Walid Ayadi
Le 28/10/2024 à 21h46