Ouarzazate: peindre au thé et au safran… pour échapper au chômage

Un artiste peintre vend ses toiles ornés de safran et de thé, au Ksar d’Aït Ben Haddou.

Le 18/03/2023 à 20h33

VidéoEn période de crise économique, tous les moyens deviennent bons pour échapper au chômage. Des métiers alternatifs se sont ainsi créé, permettant aux jeunes et moins jeunes de s’assurer un revenu. Et certains de ces métiers sont pour le moins originaux, comme la peinture au thé et au safran. Reportage à Ouarzazate.

Rencontré par Le360 au Ksar d’Aït Ben Haddou, à 30 kilomètres d’Ouarzazate, Hocine Kassouri, un artiste de la région, peint ses toiles au thé et au safran et met en vente ses meilleures œuvres aux touristes marocains et étrangers. Avec un seul objectif en tête, couvrir ses charges quotidiennes.

Cet artiste autodidacte, fort d’une longue expérience dans ce métier peu connu du grand public, explique avoir appris à peindre au safran et au thé dès son jeune âge, grâce au savoir-faire transmis par un dénommé Fartal, artiste bien connu de la région.

Et visiblement, il n’est pas le seul à avoir adopté cette peinture aux ingrédients insolites. Alors qu’ils n’étaient qu’une poignée à la pratiquer il y a quelques années, ils sont aujourd’hui plus d’une vingtaine de jeunes à le faire. Et pour l’écrasante majorité d’entre eux, l’activité est devenue l’unique moyen de subsistance. Et s’ils ont choisi de s’installer au Ksar d’Aït Ben Haddou, c’est parce que le lieu connaît une grande affluence de touristes, apparemment friands de ces singulières toiles.

Pourquoi le safran ? C’est simplement l’abondance de cette épice dans la région, et plus particulièrement à Taliouine, qui relève de la commune de Taroudant, qui a encouragé les artistes locaux à l’utiliser dans leur technique de peinture. Par extension, ces derniers ont intégré d’autres plantes dans l’ornement de leurs créations, notamment le thé et l’indigotier.

Comme le souligne Hocine Kassouri, les touristes s’intéressent de plus en plus aux toiles peintes au thé et au safran. Un savoir-faire qu’il espère voir populariser à travers le Maroc, et intégré dans son patrimoine culturel. Et peut-être qu’un jour, vous finirez par croiser une oeuvre faite de safran et de thé dans une galerie d’art casablancaise ou rbatie.


Par M'hand Oubarka
Le 18/03/2023 à 20h33