Il était courant, chez les habitants vivant dans les environs de la gare Oulad Ziane, de parler de ce camp comme d’une «bombe à retardement» tant les incidents se sont multipliés, allant parfois jusqu’à d’inévitables rixes entre citoyens marocains et occupants de ce lieu de transit, rapporte Assabah dans son édition de mercredi 11 juillet.
Le doute plane encore sur les causes de l’incendie survenu lundi, en début d’après-midi, dans ce campement. Les occupants de l'espace sinitré ont vu se réduire en cendres leurs biens et leurs abris. Certains ont perdu l'argent péniblement gagné et leurs papiers, et se voient donc obligés de retourner à la case de départ.
Bien entendu, les spéculations vont bon train au sein des deux communautés: pour certains, ce sont les voisins qui, ne pouvant plus supporter la présence des migrants subsahariens près de chez eux, auraient mis le feu au campement. Pour d’autres, la cause est à chercher du côté des vagabonds et autres «chemkars» qui hantent les lieux avec, plaqué sous le nez, un chiffon imbibé de diluant (soporifique puissant et inflammable).
Rien, pour l’instant, ne corrobore ni l’une ni l’autre des versions qui circulent. Toujours est-il que, dès que l’alerte a été donnée, les services de la Protection civile se sont mis à l’œuvre pendant qu’un dispositif sécuritaire se mettait en place, avec le soutien des Forces auxiliaires. Le quotidien arabophone précise qu’un effectif important d’éléments de la sûreté nationale est arrivé sur les lieux. On compte aussi, parmi eux, des éléments des Renseignements généraux.
Assabah rapporte qu’une ceinture de sécurité a été mise en place pour empêcher les citoyens marocains et les habitants du camp sinistré de se rencontrer et pour, de même, sécuriser l'accès à ce qui reste de ce camp parti en fumée.
Cet incendie vient rappeler aux pouvoirs publics ce que les riverains n’ont cessé de réclamer depuis longtemps, à savoir une alternative à ces camps de fortune où vivent des Subsahariens.