Le Maroc va-t-il rouvrir ses frontières? La question se pose avec insistance à l’approche du 31 janvier, date d’expiration annoncée de la décision relative à la fermeture des frontières du Royaume, en vigueur depuis le 29 novembre dernier "pour lutter contre la propagation du variant Omicron du Covid-19". Alors qu’elle devait initialement expirer le 31 décembre, l’Office national des aéroports (ONDA) avait annoncé, le 24 décembre, le prolongement de la suspension de tous les vols de passagers du et vers le Maroc jusqu’au 31 janvier 2022.
A l’approche de cette date, tous les yeux sont désormais tournés vers la commission interministérielle de coordination et de suivi du dispositif régissant les voyages internationaux pendant la pandémie de la Covid-19. Regroupant les cadres des ministères de la Santé, de l’Intérieur, des Affaires étrangères et du Transport, cette commission devrait bientôt rendre un avis favorable à la réouverture des frontières après le 31 décembre, selon les sources informées du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.
Pourtant, aussi étonnant que cela puisse paraître, l’avis de cette commission interministérielle n’est visiblement pas au goût du ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb. Dans sa livraison du 18 janvier, le journal indique que l’ancien directeur du CHU de Fès s’oppose tous azimuts aux arguments de la commission interministérielle plaidant en faveur de la réouverture des frontières.
Ces arguments sont légion à en croire le quotidien: la décision de fermer les frontières a été entérinée pour lutter contre le variant Omicron, lequel est devenu entre-temps le variant le plus dominant dans les contaminations enregistrées au Maroc. En outre, poursuit le journal en citant des sources de la commission interministérielle, le Royaume aura dépassé d’ici le 31 janvier le pic des contaminations. Rien, donc, ne justifie le maintien de la fermeture des frontières.
Des arguments balayés d’un revers de la main par le ministre de la Santé. Lors d’une récente sortie médiatique, celui-ci a déclaré que "la situation épidémiologique actuelle au Maroc et dans le monde ne permet pas pour l’instant de songer à la réouverture des frontières, compte tenu de l’augmentation des cas contaminés au variant Omicron".
Des propos qui isolent le ministre de la Santé, d’autant plus que plusieurs spécialistes marocains, membres des différentes commissions et comités scientifiques créés au lendemain de l’apparition de la Covid-19 au Maroc, plaident tout à fait le contraire. Seul contre tous, Khalid Aït Taleb parviendra-t-il à imposer sa vision hostile à la réouverture des frontières au grand dam des scientifiques?