L'Union européenne donne un coup de fouet au programme de parité de Hakkaoui. Mardi, la ministre de la Solidarité et de la Famille a lancé son programme d'appui de l'Union européenne au Plan gouvernemental de l'égalité (PGE). Mais, il faut bien le reconnaître, tout reste encore à faire en matière de parité. Comme l'a déclaré la ministre de tutelle, "ce plan requiert l'adoption d'une série de mesures juridiques, politiques, économiques et sociales".
En juin dernier, le gouvernement avait déjà adopté un décret portant sur la création de la commission ministérielle chargée de la mise en œuvre du plan gouvernemental pour l'égalité 2012-2016, "Ikram". Une décision d'ailleurs pointée du doigt par la société civile selon laquelle la ministre aurait agi seule. "Je ne sais même pas quand la ministre a-sorti ce plan, ni quand elle l'a présenté au conseil du gouvernement et encore moins comment elle a pu se concerter avec la société civile lors de la conférence de presse vu que les associations féministes n'étaient pas présentes", avait précédemment déclaré Khadija Rabbah, coordinatrice du mouvement pour la démocratie paritaire, à Le360. Hakkaoui n'a peut-être pas échangé avec la société civile, mais elle compte à ses côtés plusieurs départements ministériels, tels ceux de l'Intérieur, de la Justice, de la Santé, de la Communication, de la Fonction publique et de la Modernisation de l'administration.
Du pain sur la planche
Désormais, l'Exécutif doit donc se pencher sur la révision de plusieurs lois essentielles à même de renforcer la protection de la femme de toutes formes de violences", a estimé Bassima Hakkaoui lors de la rencontre qui a aussi réuni des représentants de la Communauté européenne et l'ambassadeur de l'UE au Maroc, Rupert Joy. A l'ordre des priorités des trois prochaines années, la réforme du Code de la procédure pénale, de la loi relative à la violence à l'égard de la femme, mais également la création de l'Autorité pour la parité et la lutte contre toutes les formes de discrimination.
Pour l'heure, cette première rencontre avec les experts de l'UE a permis d'examiner les mécanismes, les mesures et les indicateurs nécessaires pour mettre en application ce plan gouvernemental. Le département de Hakkaoui a donc encore du pain sur la planche afin d'assurer la convergence entre les différents programmes et initiatives liant les différentes insitutions marocaines, et désormais internationales. A ceci près que les efforts du ministère de tutelle doivent véritablement correspondre à la réalité du terrain et compléter le travail d'une société civile jusqu'ici mise à l'écart.