La coalition des parlementaires marocains contre la peine de mort s'est dite déçue de la position de Mustapha Ramid, ministre de la Justice et des Libertés, dont les multiples déclarations penchent pour le maintien de la peine capitale. Par ailleurs, l'enthousiasme à peine caché du ministre pour le retour des exécutions qui font l'objet d'un moratoire de fait depuis plus de deux décennies, a le don d'agacer un peu plus ces parlementaires.
La coalition a estimé, dans un communiqué dont Le360 a reçu copie, que les déclarations de Ramid constituent une régression par rapport à la dynamique nationale et à la tendance mondiale visant à abolir définitivement la peine capitale. Le réseau a exprimé sa déconvenue quant au texte du projet du Code pénal qui maintient la peine mais restreint le nombre de crimes qu'elle punit.
La coalition juge que le maintien de la peine de mort est contraire aux recommandations de l'Instance Equité et Réconciliation (IER) sur la ratification du deuxième protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques traitant de l’abolition de la peine de mort ainsi que la loi organique de la Cour pénale internationale qui réprouve la peine capitale. L'exécution de cette peine constitue une atteinte aussi à la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies (AGNU) relative à l’adoption d’un moratoire universel sur les exécutions, en vigueur depuis 1993, et que le Maroc devrait officialiser.
Ramid, viscéralement contre l'abolition a déclaré récemment: «Dites de moi que je suis un campagnard sous-développé, mais je serai sans merci avec un individu qui se fait exploser et tue des dizaines de personnes, qui kidnappe ou viole une femme ou qui assène des dizaines de coups de couteau à sa femme ou à sa concubine».