Une nouvelle vague de tensions dans le secteur pharmaceutique. Quatre centrales syndicales viennent de faire une sortie, pour le moins virulente à l’encontre de l’Agence marocaine du médicament et des produits de santé (AMMPS).
Elles l’accusent d’«entraves délibérées» aux réformes convenues précédemment avec le ministère de la Santé et de la Protection sociale.
Leur colère a été exacerbée, ces derniers jours, par le refus du directeur général de cette agence de recevoir des représentants des syndicats, et ce malgré une invitation officielle à une réunion prévue lundi 24 février.
Selon Al Akhbar de ce mercredi 26 février, ce nouveau bras de fer dans le secteur de la pharmacie trouve son origine dans l’accord signé le 15 avril 2023 entre les syndicats et le ministère de la Santé, qui faisait suite à une grève nationale menée par les pharmacies pour protester contre des «politiques incohérentes» menaçant la viabilité du secteur.
Cet accord prévoyait ainsi la création d’un comité conjoint chargé de renforcer le dialogue et de trouver des solutions à la crise croissante, dans un contexte économique où un tiers des pharmacies à l’échelle nationale se disent menacées de faillite.
Al Akhbar rappelle que, parmi les réformes convenues dans ce secteur, figuraient la révision de la marge bénéficiaire des pharmaciens afin de garantir la pérennité du secteur, le traitement des retards de paiement des pharmacies par les organismes d’assurance maladie, la régulation du marché du médicament pour lutter contre la concurrence déloyale et la contrebande, ainsi que le renforcement du rôle du pharmacien dans le système de santé national selon les normes internationales.
Mais aujourd’hui, des centrales syndicales s’en prennent à l’AMMS récemment créée, qu’elles accusent de ne pas respecter ses engagements en matière d’application de l’accord avec le ministère.
Dans ce contexte, elles ont décidé d’intensifier leur action de protestation et ont demandé l’intervention du chef du gouvernement.
Al Akhbar précise que les centrales syndicales dénoncent la décision de l’AMMS d’inviter chaque représentation séparément à des réunions distinctes, au lieu d’organiser une table ronde incluant tous les acteurs, comme c’est d’usage dans les dialogues sectoriels.
Pour les syndicats, cette démarche est perçue comme une tentative de diviser le front représentatif du secteur et d’affaiblir sa position dans les négociations.
Il faut dire que le climat de tension a surtout atteint son paroxysme lorsque les syndicats, répondant à une invitation officielle de l’Agence, ont découvert à leur arrivée sur place que le directeur général refusait de les recevoir, sans fournir la moindre explication.
Cette attitude a été jugée comme une «insulte inacceptable» et une preuve manifeste d’une volonté de bloquer l’application des accords précédents et de ramener le secteur à la case départ.
C’est pourquoi ils ont décidé de saisir sur ce sujet le chef du gouvernement, en tant que superviseur direct de l’agence, tout en menaçant de ne pas rester «passifs», en annonçant une possible intensification du mouvement de protestation durant les prochains jours.
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