Lancée en juin 2024 par la Direction générale de la sûreté nationale, la plateforme E-Blagh permet aux citoyens de signaler en temps réel les contenus illicites sur Internet. Les résultats sont éloquents: en trois mois, 7.083 signalements ont été traités, indique la DGSN dans un communiqué.
On apprend ainsi que l’équipe technique de la Sûreté nationale a pris en charge un total de 6.788 signalements relatifs à des affaires criminelles en lien avec les nouvelles technologies. Parmi ces signalements, 60% concernaient des affaires d’escroquerie et de fraude numérique, 20% étaient liés au chantage sexuel, 10% portaient sur des cas de diffamation et d’insulte, 5% sur des actes de violence ou de menaces et les 5% restants correspondaient à des contenus numériques incitant à des crimes contre les personnes, au trafic de substances interdites en ligne ou à l’exploitation sexuelle.
Sur le plan procédural, les équipes techniques en charge de cette plateforme interactive ont réalisé les expertises et diagnostics nécessaires avant de transmettre les dossiers aux services de police judiciaire compétents. Ces démarches ont permis d’aviser le Parquet afin d’engager les enquêtes judiciaires appropriées, conformément à ses instructions.
Les enquêtes, menées sous la supervision des différents parquets, ont abouti à l’identification de 82 personnes suspectées d’être impliquées dans des crimes ou délits répréhensibles. Parmi elles, 23 ont été présentées devant la justice, tandis que des mandats de recherche ont été lancés à l’échelle nationale contre 9 autres suspects. Les investigations se poursuivent pour les autres personnes suspectées d’être impliquées dans ces actes criminels.
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S’agissant des affaires de terrorisme et de radicalisation, la plateforme E-Blagh a enregistré, durant la même période, 295 signalements concernant l’apologie et l’incitation à des actes terroristes. Parmi ceux-ci, 85 étaient spécifiquement liés à des activités sur internet liées à l’apologie de l’organisation terroriste Daech, lesquelles ont été traitées avec le sérieux nécessaire à travers l’ouverture d’enquêtes.
D’autres chiffres révèlent un fort niveau de confiance et une interaction positive avec la plateforme. En effet, au cours de ces trois premiers mois, 4.117 signalements ont été faits avec l’identité complète des dénonciateurs, ce qui représente plus des deux tiers des signalements reçus. De plus, 564 signalements proviennent de l’étranger, de pays européens, asiatiques, du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord.
La DGSN voit dans cette dynamique une opportunité de renforcer le sentiment de sécurité générale au sein de la population. L’objectif est clair: consolider les liens entre la sécurité publique et le citoyen pour faire de la lutte contre la criminalité numérique un enjeu partagé par tous.