Alors que les parlementaires débattent du rapport de la commission d’information sur les prix des carburants, le ministre de tutelle a révélé l’état préoccupant des stocks. Ainsi, a affirmé Aziz Rebbah qui intervenait, mardi, devant la Chambre des conseillers, le stock de sécurité des hydrocarbures couvre à peine, actuellement, la consommation de 47 jours, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du jeudi 24 mai. Or, le niveau du stock ne doit pas aller en-deçà de 60 jours, comme le prévoit la loi, précise le journal.
Le ministre souligne, en effet, que le Maroc doit disposer de l’équivalent de ces 60 jours de consommation pour éviter de tomber dans des situations de perturbation de l’approvisionnement du marché. C’est d’autant plus important que la demande progresse à une cadence de 4 à 6% chaque année en raison, notamment, de l’évolution de l’économie nationale, de l’urbanisation et de l’utilisation croissante des énergies dans l’agriculture. De plus, ce stock de 60 jours ne devrait être utilisé par les distributeurs que sur autorisation du ministère.
Cette dégradation des stocks, explique le ministre, est due principalement à la mise à l’arrêt de la raffinerie Samir. Il assure, cependant, que son département œuvre actuellement à rétablir le niveau légal du stock de sécurité et précise que les compagnies pétrolières ont, elles aussi, prévu un plan d’investissement d’une valeur de 2,2 milliards de dirhams, pour augmenter leurs capacités de stockage.
Le journal rappelle que la Cour des comptes avait déjà tiré la sonnette d’alarme, en janvier de l’année dernière, dans un rapport où elle constatait que les stocks de sécurité des produits pétroliers étaient marqués par une insuffisance structurelle par rapport au niveau prévu par la réglementation. La juridiction financière avait ainsi estimé qu’il devenait urgent de mettre en place une stratégie de développement des stocks de sécurité des produits pétroliers. Une stratégie basée sur un objectif à moyen terme et visant à atteindre, en dehors des stocks réglementaires de 60 jours obligatoires, un niveau de stock supplémentaire équivalent à 30 jours de consommation en produits raffinés, à constituer par les opérateurs.
Le rapport de la Cour des comptes cité par le journal souligne, en outre, que la fermeture de la Samir, qui fournissait 48% des besoins de consommation, a compliqué la situation. En conséquence, depuis 2015, le marché national est approvisionné exclusivement par l’importation de produits raffinés. Cette situation ajoute une pression supplémentaire sur les stocks de sécurité qui souffraient déjà de déficit par rapport aux obligations réglementaires et aux niveaux recommandés par les instances internationales.