Polisario, Aqmi et FARC, les liaisons dangereuses

DR

Revue de presseKiosque360. Le Polisario serait-il en train de transplanter le «modèle» narcoterroriste de la mafia colombienne dans la région sahélo-saharienne? Alerte sur une dérive extrêmement dangereuse.

Le 09/12/2014 à 07h11

Rebondissement géopolitique spectaculaire, après des fuites sécuritaires sur le projet de transplantation des activités narcoterroristes des «Forces armées révolutionnaires colombiennes» (FARC) dans le vaste no man’s land saharien. «Un rapport sécuritaire met en garde contre l’intention des FARC de transformer l’immense désert saharien commun entre la Mauritanie, l’Algérie et le Mali en plaque tournante du trafic de drogues dures vers l’Europe», révèle Al Massae, dans son édition de ce mardi 9 décembre. Une menace, rappelons-le, qui avait été évoquée à maintes occasions par les instituts d’études et de recherches géopolitiques mais, faute de mesures de rétorsion, elle est en train de se concrétiser, voire elle prend de l’ampleur, comme vient de le certifier ce rapport sécuritaire. Elément extrêmement dangereux, le rapport, au-delà du trafic de cocaïne colombienne, entre autres, fait état d’essor du trafic d’armes à la frontière entre la Mauritanie, le Mali et l’Algérie, laissant ainsi planer la question sur les parties qui seraient intéressées par la délocalisation des activités narcoterroristes des FARC, une organisation paramilitaire inscrite, depuis 2005, sur la liste noire du terrorisme.

FARC, Aqmi, Polisario, le trio d’enfer

Le rapport sécuritaire, dont les grandes lignes sont exposées par Al Massae, souligne qu’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ainsi que les mercenaires du Polisario, perçoivent des sommes colossales en contrepartie des facilités logistiques offertes à la mafia colombienne pour acheminer ses cargaisons de poudre blanche vers la rive nord de la Méditerranée, voire en Asie. Toujours selon ce rapport, la contrepartie financière perçue s’élèverait à 15% prélevée sur chaque kilogramme de cocaïne, ajoutant que des représentants des FARC se seraient réunis à plusieurs reprises avec leurs homologues d’Aqmi et du Polisario. Pour rappel, pas moins de 26 kilogrammes de cocaïne ont été découvertes et saisies dernièrement à bord d’un véhicule de type 4X4 à la frontière entre le Maroc et la Mauritanie, relançant ainsi les inquiétudes quant à l’activité grandissante des narcoterroristes colombiens dans le no man’s land saharien. Cette saisie intervient trois mois après cette autre saisie spectaculaire, à Marrakech, d’une quantité record de cocaïne, 226 kilogrammes, et du démantèlement d’un réseau local présidé par le dénommé «Ammi», un trafiquant de drogue originaire de Larache, qui échangeait avec des narcotrafiquants sud-américains, dans les eaux nationales de Dakhla, de la résine de cannabis contre de la poudre blanche. «L’entrée en scène des Forces armées révolutionnaires colombiennes constitue un nouveau défi sécuritaire pour la bande sahélo-saharienne», déduit Al Massae, en pointant cette dangereuse dérive de ce mouvement de la lutte politique contre le pouvoir colombien en place, vers l’activité narcoterroriste à travers le monde. «Organisation de gauche révolutionnaire, les FARC se sont dangereusement converties dans le trafic international de drogue et d’armes», avertit le quotidien, en rappelant que ce mouvement, tristement célèbre pour ses prises d’otages spectaculaires, a été inscrit, en 2005, sur la liste noire des organisations terroristes par les Etats-Unis et l’Europe, sans compter de nombreux pays d’Amérique Latine.

Par Ziad Alami
Le 09/12/2014 à 07h11