"Le Maroc connaît un momentum exceptionnel, s'agissant de la refondation et de la réappropriation, par le plus grand nombre, de la profondeur de toutes ses diversités et de la résilience de toutes ses histoires", a dit André Azoulay, qui intervenait lors de la session d'ouverture d'un webinaire international, placé sous ce thème: "Préserver et transmettre la mémoire pour ancrer l’Altérité".
Ce webinaire, organisé par la Rabita Mohammadia des Oulémas, par l'entremise de son Centre Ta'aruf (un centre de recherche et de formation sur les questions interconvictionnelles et consolidation de la paix), l'est en partenariat avec l'ambassade des Etats-Unis au Maroc, la Fondation Mémoires pour l'Avenir (FMA) et Archives du Maroc (ADM).
Cet évènement virtuel se donne pour objectif de réfléchir sur l’apport de la mémoire, de sa sauvegarde, de sa transmission ainsi que sur le renforcement de la capacité des individus et du collectif à s’ancrer et de s’entretenir dans un rapport ouvert et serein à l’altérité et à la diversité.
"Les pays qui tournent le dos à leur histoire et qui ne savent pas résister aux tragiques illusions de l’amnésie compromettent et fragilisent leur propre destinée", a ajouté André Azoulay, avec la verve qui lui est coutumière.
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"Si nous ne nous souvenons pas de notre histoire, qui s’en souviendra pour nous? Nous avons tous besoin du passé pour construire notre futur", a-t-il insisté, estimant que l’histoire est "irréfragable", et qu'elle "ne s’écrit pas en fonction des aléas de l’instant, un jour ou l’autre, elle impose à tous la vérité de ses faits".
"La visite historique de Sa Majesté le Roi Mohammed VI à Bayt Dakira [un espace spirituel et patrimonial de préservation et de valorisation de la mémoire judéo-marocaine, ndlr], à Essaouira, le 15 janvier 2020, fera date dans notre histoire. Auréolée du sceau royal, elle a désormais sa place dans les annales de l’Histoire et de la modernité des grandes civilisations", a rappelé le conseiller du souverain.
"C’est à Bayt Dakira, et depuis Bayt Dakira, que nos mémoires mêlées et nos histoire additionnées disent aux autres la proximité, l’intimité et l’exaltante complicité qu’Islam et Judaïsme ont vécus, forgées et ciselées pendant plus de deux siècles de lumières à Essaouira", a encore expliqué André Azoulay à ses interlocuteurs.