Pour protester, des prisonniers se cousent les yeux et la bouche

  

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Revue de presseKiosque360. Des détenus à Khouribga ont protesté contre les notes de service du Délégué général de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion visant à réinstaurer l'autorité du personnel des prisons, en se cousant les lèvres et les paupières.

Le 27/04/2015 à 04h03

Protestation aveugle et silencieuse! Douze détenus de la prison locale de Khouribga ont cousu leurs lèvres et leurs paupières, vendredi 24 avril, en protestation contre ce qu’ils qualifient de “hogra” et “l'interprétation abusive” des notes de service du Gélégué général de l’administration pénitentiaire et de la réinsertion (DGAPR), Mohamed Salah Tamek, au sujet du recouvrement de l'autorité par le personnel des établissements pénitentiaires. Des circulaires dont le contenu a été interprété comme une manière de légaliser les mauvais traitements et la torture à l'intérieur des prisons. Selon Al Massae, qui rapporte l'information dans son édition de ce lundi 27 avril, les prisonniers qui ont cousu leurs lèvres et leurs paupières ont agi de la sorte en solidarité avec un détenu sexagénaire et diabétique qui a été, selon le quotidien, roué de coups par des gardiens avant d'être menotté, sans aucune considération pour son âge ou son état de santé.

Le journal signale que la famille de ce détenu a déposé plainte auprès du procureur général du roi près la Cour d'appel de Khouribga contre les auteurs des mauvais traitements dont il a été victime. La police judiciaire devrait mener l'enquête au sujet de cette plainte qui est accompagnée aussi d’une liste de détenus ayant subi des traitements violents ou dégradants de la part de ce que certains prisonniers surnomment “l'escadron de la torture” : une brigade des cadres de la DGAPR qui est dépêchée dans les différentes prisons du pays pour des missions d’inspection. Le travail de cette brigade, basée au niveau central, a donné toutefois des résultats concluants puisqu’elle a permis de dénicher, lors de ses missions, d’importantes quantités de drogues et mis la main sur des appareils qui sont interdits dans les centres pénitentiaires, comme les téléphones portables.

Par Fatima Moho
Le 27/04/2015 à 04h03