Plusieurs établissements ont ouvert des campus au Maroc. Le pays souhaite devenir un hub africain de l’enseignement supérieur. En dix ans, une demi-douzaine de grandes écoles de commerces et d’ingénieurs se sont implantées à Casablanca et à Rabat.
On citera à titre d’exemples l’Ecole centrale, l’EM Lyon l’Essec, ou encore l’université Paris-Dauphine. Une initiative largement encouragée par l’Etat marocain qui souhaite y former les talents de demain.
Pour les deux pays, l’arrivée des écoles françaises est une opération «gagnant-gagnant». En mettant un pied en Afrique, les établissements français élargissent leur offre de formation sur le continent et contribuent à leur rayonnement à l’international.
Au Maroc où la capacité d’accueil dans les universités est arrivé à saturation, l’enjeu est crucial. Dans ce sens, Serge Della Vedove, le directeur adjoint de l’Ecole centrale de Casablanca a déclaré au Monde Afrique que «le Maroc a un potentiel industriel énorme. Les secteurs de l’énergie, de l’automobile et de l’aéronautique sont en plein boom. Pour faire avancer la machine, il faut plus d’ingénieurs».
En septembre, cette institution accueillera 210 étudiants sur un campus flambant neuf de cinq hectares au cœur de la forêt de Bouskoura.
L’Etat marocain a financé l’école à hauteur de 80%, soit 150 millions de dirhams, environ 13,2 millions d’euros. Fruit d’un partenariat signé en 2013 entre le roi Mohammed VI et l’ancien président français François Hollande, l’Ecole centrale Casablanca dispose du statut d’école publique reconnue par l’Etat marocain sous tutelle du ministère de l’Industrie.
Cet article du Monde Afrique rappelle que malgré des frais de scolarité plus élevés au Maroc qu’à Paris, a savoir près de 5.000 euros l’année contre 3.500 euros en France, Centrale Casablanca se targue d’être un ascenseur social dans un pays où l’accès a l’enseignement reste un problème majeur.
En ouvrant ses portes aux grands établissements français, le royaume souhaite aussi attirer les étudiants subsahariens et se positionner comme un hub pour la formation universitaire en Afrique. «La formation des futurs cadres supérieurs africains est stratégique pour le soft power marocain en Afrique où le Maroc a renforcé sa politique de développement et multiplié les partenariats économiques», rapporte le journal.
Cette dynamique des grandes écoles, essentiellement des grandes écoles françaises au Maroc, se heurte cependant aux problèmes de la langue enseignée et du déficit de ressources locales concernant le corps professoral.