"La réouverture de 5.000 mosquées de plus pour les cinq prières quotidiennes, ainsi que la réouverture de l’ensemble des mosquées rouvertes (10.000 au total sur les 51.000 existantes) pour la prière du vendredi devrait être hautement encadrée", estime ce médecin généraliste, dans un courrier parvenu à notre rédaction hier, mercredi 14 octobre 2020.
Le docteur Tayeb Hamdi, qui exerce sa profession dans un cabinet privé de Larache, au nord du Royaume, a aussi la responsabilité d'être le vice-président de la Fédération Nationale de la Santé (FNS), présidée par le Dr Moulay Saïd Afif et créée en 2019.
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Pour le Dr Hamdi, la décision annoncée mardi dernier, 13 octobre 2020, de la réouverture de 5.000 mosquées supplémentaires dans le Royaume, ce qui porte les lieux de culte actuellement accessibles aux fidèles à 10.000, entraîne la nécessité d'être extrêmement vigilant "pour éviter de nouveaux pics de contamination" ainsi que "des décès" auprès des catégories les plus vulnérables parmi la population.
Il s'agit, rappelle ce médecin, "des personnes âgées" et des "personnes atteintes de maladies chroniques" dont le "système immunitaire est déjà affaibli".
"L’expérience des 5.000 mosquées ouvertes depuis le 15 juillet a montré beaucoup de limites quant au respect des mesures barrières. Beaucoup de fidèles ne respectent pas la distanciation nécessaire, pourtant clairement montrée sur les sols, et s’insinuent entre les présents, d’autres prient sans masques, ou n’apportent pas avec eux leur tapis personnel, comme prévu. Ne parlons pas de l’usage des gels hydroalcooliques", met en garde ce médecin.
Et bien qu'à la veille de cette deuxième vague de réouverture de nouvelles mosquées, le ministère des Habous et des affaires islamiques ait mis à jour son protocole sanitaire, qui prévoit, entre autres, la prise de la température corporelle à l’entrée, le respect de la distanciation sociale, et l’ouverture des mosquées 15 minutes avant le commencement des prières et leur fermeture, aussitôt terminées, le docteur Hamdi estime que les limites à ces mesures risquent d'apparaître très vite.
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Pour ce médecin, "les mesures restrictives annoncées pour les mosquées à savoir le port du masque, la distanciation sociale (près de 1,5 mètre), la stérilisation des mosquées, la mise à disposition des gels hydro alcooliques et la fermeture des dépendances sanitaires, ainsi que l’interdiction des rassemblements devant les mosquées, risquent d’être fortement ignorées ou obsolètes dans plusieurs sites", prévient-il dans ce courrier.
Tayeb Hamdi conclut son propos avec cet appel: il faudra nécessairement encadrer rigoureusement cette décision de la reprise de la prière du vendredi, "dans l’intérêt général", ainsi que pour "la santé" et "la vie des Marocains".