Vivre cloîtré entre les murs d’une prison est une épreuve des plus rudes. D'autant plus, lorsque la raison de cette détention est due à une erreur, un geste irréfléchi.
C’est ce qui est arrivé à Khalid, qui, un an après son arrivée à la prison de Ain Sebaâ, a toujours du mal à digérer ce qui lui est arrivé.
C’est qu’il ne s’y attendait vraiment pas. Rien ne laissait présager cette expérience douloureuse. «J’ai perdu l’affection de mes parents. Je ne les ai plus revus depuis que j’ai mis les pieds en prison. Et j’ai perdu mes enfants aussi, je ne les vois plus…», témoigne Khalid, la voix chevrotante.
Cet homme est chef de cabine de métier et avait décidé de créer son auto-entreprise. Tout allait bien jusqu’au jour où, au démarrage de la crise économique due à la pandémie du Covid-19, les impayés se sont accumulés. Khalid s’est alors retrouvé pris dans un engrenage financier avec des défauts de paiement.
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La suite on la connaît. «C’est la destruction totale. Et pour ne rien arranger, j’apprends que mon fils a emprunté le chemin de la déviance en fréquentant des jeunes dont la réputation laisse à désirer…», confie Khalid, l’air très affecté.
Pour se consoler, Khalid nourrit sa patience. «J’ai appris à alimenter ma patience depuis que je suis entre ces murs. C’est tout ce qui me reste». S’il regrette de n’avoir pas épargné de l’argent lorsqu’il était salarié à plein temps et qu’il possédait un revenu correct lui permettant de vivre convenablement avec son épouse et ses quatre enfants, il se résigne et se console en découvrant qu’en prison d’autres personnes sont dans la même situation que lui.