Toute la presse de ce week-end ne parle que de "Massar", ce système instauré par le ministère de l'Education nationale et inconnu jusque-là du grand public. Et pour cause : La mise en place de ce programme informatique qui va permettre aux parents de suivre la scolarité de leurs enfants a transformé les lycées du maroc en un "espace de révolte", pour reprendre les propos de plusieurs journaux. La colère des lycéens a atteint un tel point que certains sont allés jusqu'à encercler, jeudi à Rabat, le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, lui demandant de mettre fin à l'application de ce système.Al Massae rapporte que l’enseignement dans les lycées s’est arrêté ces derniers jours à Tanger. Le journal fait ainsi état d’une grande mobilisation de l’ensemble des collégiens qui se sont dirigés, vendredi, vers la délégation de l’Education nationale. Les manifestants ont scandé des slogans appelant le ministère à revoir sa décision. Assabah avance que les forces de l’ordre ont mis en place un dispositif sécuritaire important autour de la résidence de Benkirane. Et de souligner que le chef du gouvernement n'a pas pu calmer les esprits des étudiants qui l'ont encerclé jeudi à Rabat."Surenchère politicienne" selon le ministère de l'Education
Al Ahdath Al Maghribiya et Akhbat Al Yaoum se font l'écho des précisions du ministère de l'Education nationale qui va jusqu'à parler de "surenchères politiciennes mettant en jeu l'avenir des élèves". Pour le département de tutelle, Massar a été utilisé cette année dans "le cadre de l'opération de conservation et de gestion des notes des contrôles continus des élèves, conformément aux dispositions des circulaires régissant l'opération d'évaluation des trois cycles d'enseignement". Et d'ajouter que "ce système informatique permettra aussi aux parents, via les portails électroniques des établissements scolaires, de connaître les dates des contrôles continus, de s'informer sur les emplois du temps de leurs enfants, d'obtenir leurs résultats scolaires et de suivre leur apprentissage".Toujours selon le ministère de l'Education nationale, "Massar"a contribué, lors de la première phase qui a débuté en juin 2013, à la gestion des opérations liées à la rentrée scolaire, la conservation des données relatives aux élèves, la gestion des opérations d'inscription, de réinscription et de mobilité individuelle et collective des élèves et des opérations d'orientation. Le département met l'accent sur le fait que l'utilisation du système Massar n'aura aucune incidence sur les résultats des élèves, "contrairement aux rumeurs propagées récemment parmi les élèves dans le but de perturber les examens qui se sont déroulés dernièrement dans des conditions normales".
Une chose est sûre : Le gouvernement semble décidé à ne pas faire marche arrière à propos de l'application de "Massar". Du moins à en juger par les propos qu'a tenus le porte-parole de l'Exécutif, Mustapha El Khalfi, jeudi, à l'issue de la réunion hebdomadaire du gouvernement. Quant aux lycéens, tout porte à croire que la tension et la colère sont toujours à leur comble. Il serait judicieux que l'Exécutif prête une oreille attentive à ces étudiants avant que le situation ne dégénère.