PUBG, Fortnite: voici pourquoi ces jeux vidéos violents font un tabac au Maroc

Le360

Ayant conquis gamers avérés et même débutants depuis sa sortie sur les supports mobiles en mars 2018, PlayerUnknown’s Battlegrounds (PUBG) connaît un succès fulgurant. Ces jeux vidéo, très addictifs, s'attirent de nombreuses critiques. Explications avec Abdellatif Bechar, spécialiste du gaming.

Le 24/03/2019 à 12h12

Alliant les ingrédients alléchants pour un gamer d'une très virtuelle survie, de tirs non moins vurtuels, de stratégie et surtout de la nécessité de rester, coûte que coûte, le dernier survivant, les jeux de type Battle Royale offrent un concentré de sensations fortes et de satisfactions, ressentis directement sur votre écrans tactile.

Ce type de jeu est directement inspiré d’un roman et un film japonais éponymes, sortis respectivement en 1999 et en 2000, mais également de la trilogie dystopique Hunger Games, où des jeunes gens sont parachutés sur un territoire, désarmés, et où un seul survivant restera au terme du jeu.

"Free-to-play", soit totalement gratuit, ce type de jeu permet aux joueurs, en ligne et en réseau, de commencer leur partie au même niveau, tous désarmés dans un premier temps, et permet une exploration d’un territoire où les armes, les outils, et les véhicules sont dispersés.

Le temps de jeu moyen, approximativement de 20 minutes pour finir au Top 10 et jusqu’à 36 minutes pour être le dernier survivant, a révolutionné le gaming, qui était autrefois connu pour être chronophage.

L’astuce trouvée par les développeurs? Diminuer la superficie du territoire virtuel, et ce, à intervalle régulier, pour pousser les joueurs à se retrouver au centre de celui-ci. 

Ultra-réaliste, et surtout ultra-violent, PUBG, de son côté, est un jeu qui s'attire en ce moment de nombreuses critiques foudroyantes. En cause, la diffiusion sur les réseaux sociaux de la vidéo de l’attaque terroriste de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, le 15 mars dernier. Cette attaque, commise de sang froid, et qui s'est soldée par la mort violente de 50 personnes dans deux mosquées, ressemble étrangement, par son modus operandi, à ce jeu vidéo. Le terroriste, un supéramciste blanc, aurait d'ailleurs fomenté son attaque son préalable pour la faire ressembler au mode de jeu Point-of-View (POV).

Mais est-ce là tout ce que l'on doit retenir des jeux de type Battle Royale? Le raccourci paraît en effet par trop simpliste et sans aucun fondement, notamment parce que la violence existe partout, jusque dans la réalité (pas du tout virtuelle, celle-là) de nos rues.

Si contrôle et restrictions il doit y avoir, le rôle en revient d'abord aux tuteurs légaux des mineurs qui s'adonnent à ces jeux virtuels prônant la violence, et qui y jouent sans parfois être à même distinguer la fiction de la réalité. 

Les jeux vidéos, aujourd'hui très diversifiés et offrant un large choix parmi de multiples thématiques, ont dépassé le stade de simple hobby. 

Ces jeux vidéos couvrent en effet un éventail très large et peuvent désormais s'appliquer à la recherche en neurosciences, aux techniques cognitivo-comportementales, voire au monde professionnel ou à l'initiation à des valeurs éducatives basiques... Le stéréotype des adolescents boutonneux que sont les gamers est donc, aujourd'hui, largement éculé. 

Aujourd’hui, dans ces jeux de type Battle Royale, un médecin peut se retrouver à jouer virtuellement en ligne contre un journaliste, une lycéenne ou encore un entrepreneur, tous avides de vider leur esprit du stress cumulé par un quotidien bien réel, celui-là.

Par Oussama El Bakkali et Youssef El Harrak
Le 24/03/2019 à 12h12