C’est à croire que la crise, l’inflation et la vie chère se sont arrêtées net aux portes de Moulay Abdellah Amghar, dont le moussem, entamé vendredi 4 août et qui se poursuit jusqu’au 11 du mois, bat son plein. Ici, tout le monde ne jure que par la baraka du saint patron des Doukkala et des affaires qui marchent. Grillades, fruits secs (ou fruits tout court), produits d’artisanat et jusqu’aux ustensiles de cuisine, tout s’arrache comme des petits pains et l’activité est au beau fixe. Fait rare par ces temps durs: le bonheur des commerçants crève les yeux.
«Ici, nous sommes entre gens simples et les choses se passent à merveille»
«On tient boutique à l’année à Moulay Abdellah, mais à l’occasion du moussem, nous fonctionnons à plein régime. De Rabat, de Casablanca et d’ailleurs, tout le Maroc est là. Ici, nous sommes entre gens simples et les choses se passent à merveille», explique ce vendeur de sardines grillées dont le goût délicieux n’a d’égal que le prix accessible. Comptez entre 10 et 12 dirhams le sandwich. La bonne humeur et le sourire sont gratuits.
Ce vendeur de fruits secs ne dira pas le contraire. «Il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses. Et la demande est au rendez-vous grâce à Dieu. Je viens ici à chaque moussem. Tout en gagnant ma vie, je profite également de la belle ambiance qui y règne», nous dit cet homme originaire d’El Jadida.
«Lâchez l’argent»
Un autre vendeur, de gâteaux traditionnels et de fruits de saison, ne cache pas sa joie. «Il y a de l’ambiance, du rire, la plage n’est pas loin. Dites à tous ceux que vous connaissez de venir en nombre et, surtout, de dépenser. Et vous aussi, lâchez un peu d’argent», nous ordonne-t-il en plaisantant. «Je viens de Marrakech me faire de l’argent de poche en vendant des confiseries syriennes. Pour l’instant, c’est un peu calme mais j’espère que ça va s’animer dans les jours qui viennent. Passé le moussem, direction la plage à côté», ajoute ce jeune vendeur ambulant.
Egalement optimiste, ce commerçant d’ustensiles pour cuisine croit dur comme fer à la «baraka» de Moulay Abdellah: «Les clients ne manquent pas et j’arrive à vendre à peu près tous les produits que je propose.» Et ce vendeur de pastèques de renchérir: «Il y a tout ici et les gens achètent. Que demander de plus?» Il est vrai qu’à 5 dirhams (la pièce en entier et non le kilo), et par cette chaleur, il est impossible de rester de marbre devant ce produit phare, rafraîchissant et particulièrement goûteux de la région.
Plus qu’un événement socio-culturel de la plus grande importance, Moulay Abdellah Amghar, c’est également une économie de la région qui prospère. En moins de 10 jours, ce sont quelque 65 milliards de centimes de transactions qui y sont enregistrées, nous affirmait le président de la commune de Moulay Abdellah, El Mahdi El Fatmi.