Quand l’Aïd et la rentrée privent les Marocains de vacances

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Revue de presseKiosque360. Cette année encore, les Marocains doivent faire face à la coïncidence entre les vacances d’été, Aid Al-Adha et les préparatifs de la rentrée scolaire. Trois événements qui mettent à mal les finances des ménages, les poussant à opérer des arbitrages non sans conséquences.

Le 31/07/2018 à 19h52

Depuis maintenant deux ans, la coïncidence entre les vacances estivales, Aïd Al-Adha et la rentrée scolaire donne du fil à retordre aux familles marocaines, et particulièrement celles de revenus modestes et appartenant à la classe moyenne. Du coup, ce sont parfois des arbitrages difficiles qui leur sont imposés. À en croire Assabah, dans son numéro du mercredi 1er août, cette année ce sont les vacances qui sont sacrifiées au profit de la fête du sacrifice.

Certes, souligne le quotidien, les statistiques de l’observatoire nationale du tourisme font état d’une amélioration de l’activité du secteur cette année comparativement à l’année dernière. Cependant, cette dynamique est principalement insufflée par les touristes étrangers qui sont plus nombreux à séjourner dans le royaume. Le tourisme local est, lui, en berne et ce sont principalement ceux qui vivent des métiers, formels ou pas, qui y sont liés. C’est le cas par exemple de ceux qui opèrent dans les commerces de proximité, dans les petits restaurants et dans la location de maisons et d’appartements dans les destinations touristiques.

De même, Assabah écrit avoir constaté une faible affluence dans des villes réputées être des destinations fétiches des Marocains pendant les vacances, comme Tétouan, Tanger, El Jadida ou encore Agadir. Pour les professionnels sondés, il ne fait aucun doute que le recul de l’activité touristique est dû à la coïncidence entre Aïd Al-Adha, la rentrée scolaire et les vacances estivales. Les Marocains préfèrent ainsi logiquement sacrifier leurs vacances pour financer la rentrée et l’Aïd, considérés comme des priorités. Ceci d’autant plus que si l’on se fie aux dernières données du Haut commissariat au plan, plus de 38% des ménages marocains reconnaissent qu’il leur est difficile d’épargner et qu’ils recourent aux crédits pour répondre à leurs besoins financiers.

C’est d’ailleurs ce qui pourrait expliquer que les familles qui n’arrivent pas à se passer des vacances se ruent sur les sociétés de financement pour contracter des crédits à la consommation pour faire face à la coïncidence entre ces trois périodes de fortes dépenses. D’ailleurs à ce titre, rappelle le quotidien, pour les seules dépenses des vacances, une étude d’une grande agence de voyage a récemment révélé qu’en moyenne, il faudrait compter pour 5500 dirhams par famille, un niveau correspondant à ce que les Marocains ont l’habitude de réserver pour leurs vacances d’été.

Par Fayza Senhaji
Le 31/07/2018 à 19h52