Non, non. Il n’y a pas d’"étrangers" -car encore faut-il savoir ce qu’on entend vraiment par "étranger" dans un pays qui applique ce vocable à une bonne partie de ses propres citoyens"- à Dauphine ou à l’Ecole polytechnique où la France vient d’ailleurs chasser des têtes et offrir sur un plateau la nationalité française aux étudiants venus d’ailleurs pour intégrer ces grandes écoles. Non, il n’y a pas de jeunes "issus de l’immigration" -ils n’ont pas de nationalité, ceux-là, ne seront en tout cas jamais vraiment français"- en prépa, à l’ENA, Antipolis, ou autres grandes écoles et universités de l’Hexagone. Le Front national en veut pour preuve le niveau scolaire de Nabilla Benattia, largement stigmatisée aujourd’hui par des hommes politiques qui, pour être passés par de grandes écoles, n’en ont pas moins la vue très courte et l’esprit bien étriqué.
Mais il n’en faut pas plus, apparemment, pour servir une idéologie qui, comme toutes les idéologies, s’appuie sur le cliché et la représentation préjudiciable pour empoisonner la conscience de masse. L’éthique, à la poubelle: tout pseudo argument, aussi limite soit-il, est bon à prendre. Et voici que nous assistons à la naissance d’un nouveau type d’élèves: les "allophones", à savoir, d’après le lepeniste Julien Sanchez, maire de Baucaire, les élèves étrangers qui, d'après lui, tirent vers le bas les élèves français et ne devraient donc pas fréquenter les mêmes classes. "C’est en maintenant ces pompes aspirantes que l’on pèse aussi à la baisse sur le niveau général des élèves. A croire que nous n’en sommes qu’au début des "Allô, non mais allô quoi?!", a entre autres affirmé ce grand défenseur des principes républicains et de l’école libre et laïque. A quand des écoles-ghettos pour "français de souche", "jeunes issus de l’immigratio" et étrangers? A savoir "français de souche" et "allophones" ou "pompes aspirantes"?