La ville paisible d’El Jadida a été ébranlée la semaine écoulée par le scandale d’un centre d’appel situé au boulevard Mohammed V. Ses propriétaires, un ressortissant syrien, sa femme et son beau-frère marocains, travaillaient dans un cadre légal et avaient bonne presse.
En fait, ils dissimulaient leurs activités peu orthodoxes. Ils opéraient dans le cybersexe et le téléphone rose. Jusqu’à ce qu’ils soient dénoncés à la police par deux jeunes filles.
Une descente de la police judiciaire de la sûreté d’El Jadida a mis fin aux activités de ce centre d’appel. Al Khabar détaille dans son édition du jeudi 8 janvier les tenants et les aboutissants de ce scandale. «Les deux jeunes filles, en quête d’emploi, se sont présentées au centre d’appel suite à une annonce publicitaire distribuée dans le boulevard principal. Après être reçues par la responsable et s’étant rendues compte de la sale besogne qu’elles devraient accomplir, elles s’étaient dites que ce travail porterait atteinte à leurs réputation et dignité. Elles ont alors rebroussé chemin», souligne le journal.
Suite aux informations fournies par les jeunes filles, une policière relevant de la police judiciaire d’El Jadida a campé le rôle d’une fille en quête de travail. Postulant pour ce centre d’appel, elle a été mise au courant des clauses du contrat dont des communications à caractère pornographique. C’est ainsi qu’une descente des éléments de la police judiciaire de la sûreté d’El Jadida a été ordonnée et effectuée.
«Des opératrices ont été surprises en train de parler khaliji avec des propos contenant des termes sexuels. La police a découvert de nombreux moyens de communication d’internet sophistiqués dont un programme interdit d’utilisation au Maroc», selon Al Kkabar.
Alerté, le procureur général a donné ses instructions pour mettre en garde à vue quatorze personnes dont dix opératrices, le propriétaire du call center, sa femme et son beau-frère.
Les propos de la femme du propriétaire étonnent et détonnent. Elle avoue à la police que son mari d’origine syrienne, dans l’impossibilité d’obtenir un visa d’entrée au Maroc, y a accédé illégalement via les frontières algériennes moyennant de l'argent.
De même, les opératrices arrêtées ont déclaré qu’elles avaient rejoint le centre d’appel sans connaître la nature précise de son activité.
Ce jeudi, les prévenus comparaitront devant la Chambre correctionnelle près le tribunal de première instance d’El Jadida.
A souligner que le désormais fameux centre d’appel se prénommait Raya. Un prénom d’origine arabe signifiant belle. Il ne le portait pas bien.