A Rabat, le Tribunal de première instance a décidé, en début de semaine, de reporter le jugement attendu dans une affaire de blanchiment d’argent impliquant pas moins de 24 gendarmes, dont des colonels-majors et des colonels. Ces derniers comparaissent devant la justice après avoir déjà été condamnés pour corruption et participation à un trafic international de drogue.
Dans sa livraison du 17 février, le quotidien Al Akhbar rapporte que le juge a été contraint d’ajourner l’audience en raison de l’absence d’un colonel-major poursuivi dans le cadre de cette affaire, ayant écopé de deux ans de prison, dont un an avec sursis. Lors de cette audience, le juge a également ordonné la présence d’un colonel condamné pour six ans de prison ferme.
Ce colonel est d’ailleurs le seul des individus impliqués dans cette affaire qui soit encore en prison. Selon le journal, près de 20 gendarmes ont quitté la prison après avoir purgé des peines allant d’un à quatre ans de réclusion. D’après les sources d’Al Akhbar, cinq colonels poursuivis dans le cadre de cette affaire ont déjà été condamnés en appel à des peines de prison allant de deux à six ans.
Au total, les gendarmes impliqués dans cette affaire de blanchiment ont écopé de 76 ans de prison ferme en appel. En 2019, le verdict en première instance était de l’ordre de 61 ans de réclusion, répartis selon le degré d’implication des accusés. Déjà condamnés, ces gendarmes se retrouvent donc à nouveau devant la justice pour blanchiment d’argent, défini dans la convention de Vienne de 1988.
A noter que le Parquet compétent près le Tribunal de première instance de Rabat avait ordonné l’ouverture d’une enquête judiciaire sur les soupçons de blanchiment d’argent qui pèsent sur plusieurs hauts responsables de la Sûreté nationale et de la Gendarmerie royale poursuivis dans le cadre d’une affaire de trafic de drogue les liant à de grands barons et à des réseaux internationaux.
