Au cœur de Rabat, dans le quartier d’Annahda, un projet phare destiné à redéfinir le commerce ambulant sommeille depuis plus d’une décennie. Lancé en 2015 dans le cadre de l’Initiative nationale de développement humain (INDH), ce marché pilote a été doté d’un budget de 23 millions de dirhams, rapporte Al Ahdath Al Maghribia du mercredi 7 mai. Il devait offrir à 1.200 «ferrachas» un cadre légal et digne, tout en servant de modèle à un programme national visant à intégrer 276.000 vendeurs informels.
Pourtant, ce rêve urbanistique se heurta rapidement à la réalité. Des retards chroniques, des problèmes fonciers, ainsi qu’une gestion opaque, provoquèrent la colère du Roi Mohammed VI, qui boycotta symboliquement l’inauguration du projet, dénonçant un «dysfonctionnement inacceptable».
Les années suivantes furent marquées par des révisions chaotiques du concept initial, un centre commercial de trois étages réduit à des «box» rudimentaires sous des toits de tôle, suscitant la frustration des commerçants. «Ces derniers, las des promesses non tenues, multiplièrent les manifestations pour exiger l’accélération des travaux et le respect des engagements», note Al Ahdath Al Maghribia.
Aujourd’hui, une lueur perce enfin. Les dernières finitions du marché laissent entrevoir une issue concrète. Pour ses bénéficiaires, cette renaissance tardive est aussi bien un soulagement qu’un rappel des promesses bafouées.







