Quatre patients sont décédés, le 10 décembre dernier, des suites d’une coupure de courant dans le service de réanimation de l’hôpital Moulay Youssef de Rabat. Trois d’entre eux, qui étaient sous ventilation artificielle, sont morts par asphyxie après l’arrêt du fonctionnement des appareils d’assistance respiratoire, tandis que le quatrième est décédé quelques heures après avoir été transféré dans un autre service.
Des sources indiquent que dès qu’il a été informé du drame, le ministre de la Santé, Amine Tahraoui, a chargé l’inspecteur général du ministère de se rendre sur les lieux et d’établir un rapport, rapporte Assabah du vendredi 13 décembre. Les membres de la commission d’inspection ont entamé, mercredi 11 décembre, leur enquête pour déterminer les circonstances du décès de ces quatre patients.
Ce drame survient après la reconstruction de ce centre hospitalier régional, ouvert l’année dernière sur instructions royales. Trois mois après cette ouverture, l’hôpital a connu un encombrement sans précèdent en raison de la fermeture du CHU Ibn Sina, qui a été démoli pour être reconstruit. Selon les mêmes sources, des cadres médicaux avaient alerté les responsables concernés sur la sécurisation des services de réanimation afin d’éviter la survenue de pareilles catastrophes en cas de coupure de courant.
Les médecins avaient demandé l’installation d’un générateur électrique réservé exclusivement au service de réanimation, comme cela se faisait à l’hôpital Ibn Sina où une unité de secours était installée sur le toit, relate Assabah. Les responsables de la santé régionale ont ignoré ces mises en garde.
Le décès des quatre patients survient quelques semaines après le déclenchement d’un incendie dans un scanner de ce même hôpital. Les mêmes sources n’excluent pas l’hypothèse d’une installation électrique en sous-capacité dans l’hôpital, insuffisante pour alimenter tous les appareils et équipements.