Le ramadan est considéré par de nombreuses personnes comme une opportunité pour réviser leur régime alimentaire, se maintenir en bonne santé et garder une condition physique optimale. Cependant, certaines pratiques quotidiennes et alimentaires, souvent suivies pendant ce mois, peuvent représenter un réel danger pour des fonctions corporelles et les organes qui y président, en particulier les reins.
Le360 est allé à la rencontre de Mouad Nouri, professeur en urologie à Oujda, pour recueillir son avis éclairé sur les moyens de préserver ces organes vitaux durant ce mois du jeûne.
Première recommandation du professeur: éviter de marcher trop longtemps au soleil et bannir les exercices physiques intenses pendant la période de jeûne. Et pour cause, ces deux activités peuvent avoir de graves conséquences sur l’état de santé en général, et sur celui des reins en particulier, en raison de la perte d’eau dans le corps occasionnée, a fortiori en temps de grandes chaleurs.
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Pour ce qui est de l’alimentation, Pr Nouri tient d’abord à rappeler que la cuisine marocaine est certes riche et goûteuse, mais peut également s’avérer déséquilibrée, car contenant souvent des quantités excessives de sel et de sucres, surtout durant le ramadan. Une consommation exagérée de ces deux produits produit une forte sensation de soif pendant la journée, ce qui affecte négativement la fonction rénale, souligne notre interlocuteur.
Le Pr Nouri met également en garde contre la prise d’antalgiques pour des maux de tête ou des douleurs articulaires sans consulter un médecin. Et pour cause, médicaments peuvent causer des complications et nuire au bon fonctionnement de nos organismes, qui sont, faut-il ne rappeler, privés d’eau pendant le mois de ramadan, y compris en soirée.
Pour remédier à ce désagrément et éviter toute détérioration des fonctions rénales, l’urologue recommande de boire au moins un litre et demi à deux litres d’eau entre le ftour et le Shour. Mais attention, cette quantité ne doit pas être bue d’un trait, en une seule fois, mais plutôt en la répartissant sur plusieurs intervalles réguliers tout au long de la nuit.
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En ce qui concerne les personnes souffrant de maladies chroniques, telles que le diabète ou l’hypertension artérielle, Pr Nouri insiste sur l’obligation qu’elles ont de poursuivre sans interruption leurs traitements respectifs. Ainsi, explique-t-il, un patient souffrant d’hypertension, qui ne prendrait pas son traitement aux horaires habituels, risque d’avoir des complications au niveau de plusieurs organes, notamment les reins, le système oculaire et le cœur.
Enfin, le professeur déconseille vivement aux personnes soumises à des séances d’hémodialyse. Cela représenterait un grand danger pour le corps, d’autant que la plupart de ces patients souffrent également d’un diabète avancé.