Religion: plus d’un tiers de la population se dit non pratiquante

Prière de l'Aïd Al-Adha au mausolée de Sidi Amara à Marrakech. (M.Marfouk/Le360)

Revue de presseAu Maroc, plus d’un tiers de la population se dit non pratiquante, un chiffre qui contraste avec l’enracinement historique de l’islam. Si l’athéisme reste quasi inexistant, cette montée des non pratiquants révèle un écart croissant entre croyances personnelles et identité religieuse officielle, notamment chez les jeunes urbains. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Assabah.

Le 19/09/2025 à 21h15

Un récent classement des pays africains selon la proportion de citoyens se déclarant «non-pratiquante» place le Maroc en neuvième position, avec 35,8% de la population s’identifiant comme non religieuse. En revanche, la déclaration explicite d’athéisme reste extrêmement rare. Le rapport de The African Exponent, repris par le quotidien Assabah dans son édition du week-end du 20 et 21 septembre, souligne que cette réticence fait du Maroc un cas particulier sur le continent, où plus d’un tiers des citoyens s’éloignent de la pratique religieuse.

Si ces chiffres laissent entrevoir un changement social significatif, ils doivent être interprétés dans un contexte religieux, politique et culturel bien particulier, où l’islam reste profondément enraciné dans l’identité nationale et le cadre légal.

Le rapport rappelle que, depuis plusieurs siècles, le Maroc se présente comme un État religieusement cohérent. Cette légitimité religieuse constitue un pilier central de la société, mêlant étroitement religion et gouvernance. Dans ce contexte, l’affirmation publique de non-religiosité entraîne d’importantes répercussions sociales, ce qui explique le faible nombre de personnes s’identifiant ouvertement comme athées, lit-on.

Pour autant, le fait qu’un Marocain sur trois se déclare non pratiquant révèle un écart croissant entre croyances personnelles et identité religieuse officielle. Beaucoup continuent de pratiquer certaines traditions liées à l’islam, tout en se distanciant personnellement d’un engagement religieux actif.

Cette tendance est particulièrement visible chez les jeunes générations des grandes villes comme Casablanca, Rabat ou Marrakech, écrit Assabah. L’accès à l’enseignement supérieur, l’exposition aux médias internationaux et des modes de vie plus séculiers influencent fortement la construction de l’identité individuelle. Les débats sociaux sur le genre et les libertés individuelles contribuent également à questionner le rôle de la religion.

Le rapport souligne aussi le rôle des plateformes numériques, notamment pour la diaspora marocaine, où les idées non religieuses et athées circulent de manière plus ouverte, exerçant un impact sur les discours au Maroc.

En conclusion, bien que le Maroc reste officiellement un État religieux, l’augmentation de la proportion de non religieux illustre une dynamique évolutive, dans laquelle les identités laïques gagnent en visibilité et en importance, même si elles ne sont pas encore pleinement reconnues dans les sphères publiques et politiques.

Par La Rédaction
Le 19/09/2025 à 21h15