Ils avaient promis un renouvellement total et définitif du parc automobile des petits et grands taxis. Ils s’étaient engagés à revoir totalement le système suranné régissant ce secteur: fin du chaos, des agréments indus et de la rente. Ils font cela depuis 2013, du temps de Abdelilah Benkirane et continuent aujourd’hui, avec Saâd-Eddine El Othmani.
Et pourtant, ils n’en ont rien fait et toutes les belles promesses sont restées un vague effet d’annonce. C’est là la signature de marque des gouvernements à dominante islamiste qui se sont succédé ces derniers quinquennats, constate Assabah dans sa livraison de vendredi 3 janvier 2020.
La quotidien libéral précise à ce propos que quelque 4 milliards de dirhams, sous forme d’incitations, ont été mobilisés pour réformer ce secteur. En lieu de cela, la rente sévit toujours et une poignée (en définitive) de détenteurs d’agréments continuent d’exploiter des chauffeurs sans ressources pour leur seul et unique profit. Certains possèdent d’ailleurs plus de 17 agréments et peu, très peu, se trouvent dans une situation de nécessité expliquant leur droit à ce véritable avantage social qu’est l’agrément.
Qu’a fait le gouvernement? Peu, très peu, visiblement. 7 ans après son adoption, le plan de renouvellement du parc automobile dans le secteur n’a atteint que 54% de ses objectifs. Ceci, de l’aveu même du très réservé Noureddine Boutaïb, ministre délégué à l’Intérieur, qui répondait récemment à une question orale au Parlement. D’après ce dernier, et certes, 41.000 véhicules ont été renouvelés dans le cadre de cette stratégie. Parmi eux, 25.000 grands taxis et 16.000 petits taxis. Mais l’efficacité de l’opération s’est juste limitée à la fin, ou presque, à des fameuses «vaches folles», soit les vieilles Mercedes 240.
Mais quid alors de tout ce qui reste à faire et des 46% des objectifs restant à atteindre, le programme d’investissement s’achevant en décembre 2021?