On croyait l’époque des sacs en plastique révolue après leur interdiction. Et l’on commençait à apprécier les nouveaux sacs en papier, conformes aux normes sanitaires. Mais on remarque de nouveau, çà et là, des sacs en plastique de toutes les couleurs jonchant les rues casablancaises, quand ils ne volent pas dans les airs, soulevés par le vent.
Ce sont des rapports établis par des commissions spéciales relevant de l’autorité territoriale qui ont donné l’alerte, vu l’ampleur du phénomène. Selon le quotidien Assabah, qui relate ce retour surprenant des sacs en plastique dans son édition du mardi 19 juin, ces sacs seraient fabriqués dans des ateliers clandestins cachés et construits avec la complicité de responsables locaux. Le rapport des commissions spéciales met ainsi en garde contre le retour en force de la fabrication de ces sacs prohibés, d’autant plus que leurs fabricants choisissent les emplacements de leurs ateliers de fortune au sein des quartiers périphériques et des bidonvilles, encouragés en cela par des fonctionnaires véreux qui ferment l’œil sur ces activités illicites.
Ainsi, sont pointés du doigt les douars de Sidi Maarouf, Oulad Haddou et Lahraouyine, ainsi que la zone dite de Othmanya, dans la commune de Sidi Moussa Ben Ali, relevant de la province de Mohammedia. A Othmanyia, précisément, et après la suspension du caïd et de quelques mokadems suite à l’apparition de documents les compromettant et prouvant leur responsabilité dans la mise à disposition de compteurs électriques de manière illégale, la fabrication de sacs en plastique reprend de plus belle. Plus encore, la mafia de l’habitat insalubre et des constructions informelles continue de prospérer dans les zones citées, surtout dans la commune de Sidi Moussa Ben Ali qui connaît un rythme de construction soutenu encouragé par les agissements d’un agent d’autorité dénommé «Tachroune».
Par ailleurs, les services du ministère du Commerce, de l’industrie et de l’économie numérique précisent, pour leur part, que les opérations de contrôle ont permis d’éradiquer la production industrielle de ces sacs et d'’interdire leur commercialisation par les vendeurs ambulants. Mais les sources proches de l’Association marocaine pour la défense des consommateurs persistent à dire que la fabrication de ses sacs interdits se poursuit au sein de dépôts et d’ateliers clandestins bien équipés. Leur vente connaît d'ailleurs un grand succès dans le «marché noir».
Rappelons que la loi n° 15-77 interdisant l’usage des sacs en plastique a encouragé l’apparition de nouveaux métiers proposant des solutions alternatives.