Une année après l’autre, la situation financière de la Caisse marocaine des retraites empire et, sans réforme structurelle, la mène droit à la faillite. Les documents accompagnant le projet de loi de Finances 2025 démontrent l’état inquiétant de la CMR.
Al Ahdath Al Maghribia de ce mercredi 23 octobre indique que le déficit technique et structurel de la CMR est rapide, et l’épuisement des réserves de la caisse est désormais estimé à l’année 2028, si rien n’est fait sortir de cette crise.
Le quotidien, qui relaie les montants déclarés pour l’exercice budgétaire de l’année 2023, fait état d’un «déficit technique de 9,8 milliards de dirhams, pour un total des réserves évalué à 65,8 milliards de dirhams».
Telles qu’adjointes dans les documents accompagnant le PLF, les prévisions pour la période 2025-2027 n’ont, elles non plus, rien de rassurant, puisqu’il est attendu que le déclin de la situation financière se poursuive.
Pour éviter le pire, explique Al Ahdath Al Maghribia, l’étude d’une réforme globale du système des pensions civiles au Maroc est en cours, avec l’implication de plusieurs acteurs socio-économiques.
Les fondements définis pour cette réforme s’articulent autour de trois points essentiels: assurer la pérennité du régime de retraite, redistribuer équitablement les ressources et instaurer un régime de retraites tenant compte des conditions économiques du Royaume.
Ces trois points doivent donc être pris en considération, «tout en s’assurant de la préservation des acquis des retraités et des adhérents, à la date de la mise œuvre de la réforme», indique Al Ahdath Al Maghribia.
En attendant l’initiation de cette réforme, et «afin de continuer à relever les défis auxquels elle fait face, la CMR poursuit la mise en application de son plan stratégique [défini sur] la période 2023-2026, qui a fait l’objet d’un contrat-programme avec l’État», relaie le quotidien.
Selon Al Ahdath Al Maghribia, «ce plan prévoit six axes principaux, dont l’amélioration de l’expérience-client, le développement du capital humain, l’excellence opérationnelle, ou encore l’amélioration de l’image et de la réputation de la caisse».
À l’approche de la fin de l’année en cours, précise le quotidien, «la CMR a entamé une actualisation de sa vision stratégique et son plan d’action pour la période 2025-2027. Il est désormais question d’une transition vers la digitalisation et l’innovation, de la consolidation de la gouvernance ou encore du développement des synergies avec ses partenaires».
Al Ahdath Al Maghribia précise aussi que «la question de fond qui reste posée est de savoir si les actions entreprises au sein de la caisse contribueront à la résolution des problèmes structurels dont elle souffre».
Pour le quotidien, en effet, «la situation [actuelle] impose une réforme profonde, au regard des pressions exercées sur la CMR par des facteurs démographiques et économiques».
L’enjeu n’est donc «pas seulement de sortir la CMR de sa crise financière, mais aussi d’instaurer un cadre permettant de préserver les droits des générations futures».