La police judiciaire de Safi a mis fin, mercredi, à la cavale d’un ancien officier de police recherché depuis douze ans. Selon le quotidien Assabah, qui rapporte l’information dans son édition du vendredi 18 novembre, l’ex-officier de police en question a été condamné, par contumace, par la chambre criminelle de la Cour d’appel de Marrakech, en 2004, à dix ans de réclusion ferme.
L’ex-officier, Saber A., avait été accusé d’homicide involontaire, après avoir torturé à mort un détenu dans un poste de police. Mais il avait pris la fuite après les faits et avant son arrestation. La police n’a jamais pu lui mettre la main dessus depuis cette date. Le Parquet, rappelle le journal, avait alors ouvert une enquête et pu établir la responsabilité directe de l’ex-officier dans la mort dudit détenu. Le dossier a été ensuite transmis au juge d’instruction près la chambre criminelle de la Cour d’appel de Marrakech. A la fin de l’enquête, le juge a décidé de la poursuite et du jugement par contumace de l'ex-officier.
Depuis, celui-ci qui exerçait au sein de la brigade des stupéfiant, à Safi, est resté officiellement introuvable malgré l’avis de recherche national qui a été émis à son encontre. Il est resté en cavale jusqu’au jour où, récemment, Mohamed Rachid Chriî, activiste des droits de l’Homme connu dans la ville pour avoir été condamné à dix-huit mois de prison ferme, en 2003, pour outrage avec violence à l’égard de fonctionnaires dans l’exercice de leurs fonctions trafic de stupéfiants, a alerté le Parquet de la présence de l’ex-officier fugitif dans les environs de la ville de Safi.
Le procureur du roi a immédiatement donné ses instructions à une équipe de la police judiciaire pour aller sur les lieux et procéder à son arrestation. Le hasard a fait que ce sont les mêmes éléments qui avaient travaillé à ses côtés, douze ans plutôt, qui ont effectué l’opération de son arrestation et l’ont conduit au poste dans lequel il avait officié par le passé.
Selon des sources associatives s’activant dans le domaine des droits de l’Homme, l’ancien officier n’était pas vraiment introuvable puisqu’il se déplaçait librement, sans avoir jamais été inquiété, entre les villes de Safi et de Marrakech. A Safi, sa «fuite» a d’ailleurs suscité un large mécontentement au sein du mouvement associatif dont les militants laissaient entendre que, contrairement au discours officiel, l’ère de l’impunité n’était pas vraiment révolue.