C’est une montagne qui accouche finalement d’une souris. Alors qu’ils étaient nombreux à risquer des sanctions, voire le limogeage, à cause de la vaste enquête lancée par le ministère de l’Intérieur auprès des autorités locales dans les villes et régions, le nombre d’auxiliaires d’autorité et de moqaddem qui seront réellement sanctionnés devrait être assez faible.
Citant des sources informées, Assabah, dans son numéro du vendredi 18 mai, rapporte qu’ils ne dépasseront pas le quart du total des agents ayant déjà subi le «séisme de l’Intérieur». Ces derniers étaient quelque 180 responsables. Pourtant, ajoute la publication, un grand nombre de moqaddems opérant dans des villes ou des périphéries où l’anarchie urbanistique est flagrante sont sortis indemnes de cette enquête. Ce constat pousse le quotidien à se demander si la mafia de l’immobilier dans ces zones ne protègerait pas les responsables locaux des rapports et enquêtes réalisés par des commissions relevant de l’administration centrale.
Cette question est d’autant plus légitime que l’amnistie de certains responsables a provoqué la colère des habitants de certaines villes et régions concernées. Dans certaines communes, notamment dans la périphérie de Casablanca, les habitants se sont même étonnés de voir des responsables connus pour leur lutte contre l’anarchie immobilière sanctionnés, alors que d’autres réputés conciliants avec les promoteurs immobiliers n’ont pas été inquiétés.
Une des explications qu’a trouvées Assabah est que certaines des commissions dépêchées pour enquêter sur les mafias de l’habitat anarchique intégraient en leur sein des responsables locaux qui eux-mêmes étaient soupçonnés de proximité avec ces mafias. Comment auraient-ils alors pu être sanctionnés alors qu’ils avaient leur mot à dire dans les sanctions que prenaient les commissions ?