Le syndicat national de la santé publique affilié à la Fédération démocratique du travail (FDT) met en garde contre les dangers de propagation des maladies contagieuses et professionnelles, ainsi que contre l’augmentation des indicateurs épidémiologiques dans les établissements de santé publique. Il affirme observer avec inquiétude la multiplication des cas de Leishmania, de tuberculose, de maladies transmissibles et l’apparition du choléra dans certains pays voisins. Le bureau syndical a adressé une lettre au ministre de la Santé, dans laquelle il tire la sonnette d’alarme suite à des contaminations qui ont touché le secteur médical. En effet, il y a quelques jours, huit cas de tuberculose se sont déclarés au sein du personnel hospitalier travaillant au service des urgences de l’hôpital universitaire Arrazi, à Marrakech.
Le bureau syndical de la FDT affirme avoir été le seul à dévoiler et dénoncer le drame des sept médecins et de l’infirmier contaminés, alors que le ministère a essayé de «mettre en quarantaine» cette information cruciale. Une attitude lourde de conséquences que la direction de l’hôpital a aussi adoptée, mettant ainsi en danger la vie de ces professionnels et multipliant le risque d’épidémie dans les hôpitaux et, par conséquent, au sein de la population. Du coup, le syndicat lance un SOS: «Nous mettons en garde contre l’augmentation du danger épidémiologique qui menace les cadres de la Santé et les citoyens, vu la faiblesse des mesures préventives sur les lieux de travail. D’autant que les hôpitaux souffrent de manque de structures d’accueil, de matériel et de fournitures, ainsi que de l’obsolescence des infrastructures de base.»
Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du jeudi 6 septembre, que le syndicat s’étonne du comportement du ministère de la Santé qui, selon lui, observe en spectateur le danger qui menace la santé publique. Les citoyens sont de plus en plus inquiets face à l’absence de réponses claires et d’explications à même de les rassurer sur leur sécurité. Aussi, le syndicat critique-t-il la politique de communication adoptée, à ce sujet, par le département de tutelle qui se contente de publier des communiqués de presse laconiques. Il l’appelle à se départir de la vieille méthode du démenti et des assurances données à partir de bureaux feutrés. Il est temps, ajoute le syndicat, d’opter pour une approche de proximité et pour un traitement opérationnel sur le terrain pour répondre aux besoins et aux inquiétudes de la population et du personnel hospitalier.
Le bureau syndical de la FDT demande au département de tutelle d’assumer sa responsabilité en prenant toutes les mesures scientifiques, techniques et administratives nécessaires pour stopper la propagation de la tuberculose au sein du milieu médical, et ce non seulement à Marrakech mais aussi dans d’autres régions du royaume. Par ailleurs, le syndicat se dit surpris du retard pris dans la nomination du directeur du Centre hospitalier universitaire Mohammed VI de Marrakech, le poste étant vacant depuis cinq mois. Il demande ainsi au ministère de la Santé de désigner, dans les plus brefs délais, un nouveau dirigeant à cet établissement qui connaît plusieurs dysfonctionnements, faute d’interlocuteur disposant de toutes les prérogatives.