Les médecins du secteur privé ont décidé d’entamer 2018 sur le ton de la contestation. Le mouvement de protestation démarrera par un sit-in le 12 janvier devant les locaux du ministère de la Santé, annonce le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition des 30 et 31 décembre.
Les médecins exerçant dans le privé protestent essentiellement contre l’arrêt des négociations avec le ministère de tutelle depuis l’arrivée du ministre par intérim, Abdelkader Amara. Selon le syndicat du secteur, le dialogue entre les deux parties est toujours au point mort. Les médecins n’ont d’ailleurs trouvé auprès du ministre aucune volonté de le reprendre, affirme la même source. Entre autres revendications, l’anarchie dans l’exercice de la profession provoquée par leurs collègues du secteur public. Ces derniers «pour gagner plus d’argent», n’hésitent pas à exercer dans des cliniques privées alors que leur place doit être exclusivement dans les hôpitaux publics selon la loi et les règlements en vigueur. Sont particulièrement ciblés ceux qui investissent le domaine de la médecine du travail et de la médecine physique et de réadaptation et, dans une moindre mesure, ceux qui officient dans des cliniques se trouvant en dehors de leur périmètre d’exercice. Et c’est au ministère de tutelle que le syndicat du secteur privé impute la responsabilité de la non-application de la loi.
En outre, les médecins du secteur privé exigent la révision du code déontologique de la profession et surtout la partie relative à l’erreur médicale. Ils réclament sa dépénalisation et l’abrogation, par la même occasion, de la «contrainte par le corps», «dans le but de préserver la dignité du médecin marocain».
Notons que les praticiens du secteur privé n’en sont pas à leur première manifestation. Ils ont déjà entrepris plusieurs actes de protestation, dont une grève nationale le 30 mars dernier. Ils déplorent également l’absence d’assurance-maladie pour les médecins du secteur libéral, la non révision des tarifs de l’AMO, la formation médicale continue, les textes d’application découlant de la loi 131-13, le partenariat public-privé et la nécessité de mise en place d’une direction de suivi du secteur libéral dans l’organigramme du ministère de tutelle, entre autres.