Dans une conférence de presse tenue à l'occasion de la présentation de son rapport annuel de 2014 sur la situation des établissements pénitentiaires au Maroc, l'Observatoire a souligné la nécessité d'adopter les peines alternatives et les peines non privatives de liberté, de réformer et d'actualiser l'arsenal juridique, ainsi que de consacrer une approche participative dans la gestion des prisons associant les autorités gouvernementales, les institutions officielles et la société civile.
La note de présentation du rapport a cité plusieurs recommandations, portant principalement sur la nécessité de tenir des Assises nationales sur les prisons, le soutien politique, matériel, humain et juridique à la Direction générale de l'administration pénitentiaire, l'élargissement et le renforcement du rôle de la Fondation Mohammed VI pour la réinsertion des détenus et l'élargissement de ses partenariats avec les organisations de la société civile, ainsi que la mise en oeuvre des recommandations du Conseil national des Droits de l'Homme et des Commissions parlementaires.
Droits des détenusCette conférence de presse intervient dans un contexte international marqué par les efforts visant à adopter davantage de normes et de mécanismes internationaux afférents aux droits des détenus et dans le sillage d'un contexte national qui a connu des changements considérables en matière de droits et de libertés. En témoigne la Constitution de 2011 qui a consacré des garanties aussi bien aux établissements pénitentiaires qu'aux détenus, et le débat en cours autour du code de la procédure pénale et l'avant projet du Code pénal, a relevé la note de présentation.
D'après cette note, le rapport vise à jeter la lumière sur la situation des établissements pénitentiaires du royaume et de livrer un diagnostic sur la relation entre les détenus et leur environnement social, administratif, judiciaire et législatif, ainsi qu'à attirer l'attention des responsables des établissements pénitentiaires sur les mesures à prendre dans les cas de dépassements ou de violations des droits des détenus.
Le rapport relève que la Direction générale de l'administration pénitentiaires est en contact direct avec l'OMP. L'objectif étant d'améliorer les conditions de détention et de protéger la dignité des détenus.A ce titre, l'Observatoire marocain des prisons a traité en 2014 quelque 160 plaintes directes outre les plaintes transmises par les parties prenantes et celles rapportées par les différents médias portant en principe sur les grèves de faim, la violence, le traitement inhumain et le transfert à d'autres prisons.
Promotion des droits humainsEn 2014, l'OMP a poursuivi ses activités portant, principalement, sur le suivi des plaintes, la promotion des droits humains et la participation actif au débat en cours sur l'impératif de mettre en place un mécanisme national de contrôle et de surveillance des lieux de détention.Le rapport s'est décliné en plusieurs axes, à savoir le cadre normatif international et national en matière des prisons, l'approche de l'Observatoire pour améliorer la situation des prisons et les conditions d'incarcération des détenus, l'examen, l'évaluation et l'analyse des plaintes, ainsi que les conclusions et recommandations.
Intervenant à cette occasion, le président de l'OMP, Abderrahim Jamaia, a indiqué que le rapport est basé sur trois principaux axes traitant de l'aspect légal et législatif et la gestion des prisons et de la situation des prisonniers et prisonnières, dont le nombre dépasse les 76.000 détenus dans 77 établissements. Ce qui pose des problèmes de santé, d'encombrement et d'intégration dans l'environnement extérieur, ainsi que de la transparence et de l'ouverture sur l'opinion public.
Il a également souligné la nécessité de tenir une Assise nationale sur la situation des prisons pour lancer une réflexion commune sur l'avenir des établissements pénitentiaires au Maroc, afin d'adopter une approche globale qui fait de la prison un établissement d'éducation et de citoyenneté.