Le scandale de la vente des diplômes, qui a secoué la ville d’Agadir, a précipité le limogeage du président de l’université Ibn Zohr. Et ce, «en raison de son manque de réactivité face aux plaintes reçues par la présidence de l’université concernant l’enseignant incriminé dans cette affaire, actuellement en détention», rapporte le quotidien Assabah dans sa livraison du jeudi 12 juin.
Ce dernier fait toujours l’objet d’une enquête pour «suspicion de manipulation des diplômes universitaires». Le président de l’université Ibn Zohr, poursuit le quotidien, avait soumis au ministère une demande de renouvellement pour un second mandat à la tête de l’établissement, souhaitant poursuivre ses fonctions après la fin de son premier mandat. Cependant, «ses ambitions ont été compromises par le scandale des diplômes contre de l’argent, qui a éclaté au sein de l’université qu’il dirigeait», précise Assabah.
Ainsi, le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Azzedine El Midaoui, a pris, mercredi, la décision de démettre de ses fonctions le président de l’université Ibn Zohr à Agadir et de nommer Abderrahmane Amsidder, jusque-là directeur de l’École supérieure de l’éducation et de la formation, président par intérim, en attendant la désignation officielle d’un nouveau président.
Il y a quelques semaines, rappelle le quotidien, le ministère de l’Enseignement supérieur avait convoqué, à Rabat, le président de l’université, le doyen de la faculté de droit et certains membres du staff administratif pour les interroger et recueillir leurs déclarations sur cette affaire, actuellement devant la justice.
Le ministre voulait être pleinement informé des faits. Suite à cela, il a transmis le dossier à l’Inspection générale du ministère pour poursuivre l’enquête administrative liée à la délivrance de diplômes contre de l’argent.
Réagissant au débat que cette affaire a suscité, des parlementaires, de la majorité comme de l’opposition, à la Chambre des représentants, ont exhorté le ministre à envoyer des commissions d’inspection dans les universités et facultés soupçonnées d’avoir connu des pratiques de corruption qui entacheraient le cours de la recherche scientifique et l’acquisition du savoir. Les députés, poursuit le quotidien, ont également demandé la mise en place d’une plateforme numérique intitulée «Chikaya» pour un traitement proactif des signalements, avec une procédure claire visant à prévenir de manière précoce tout acte de corruption potentiel.
«Les élus ont également proposé l’établissement d’une liste noire des enseignants exclus de l’université ou des facultés pour actes de chantage, ou autres, même s’ils sont peu nombreux, afin d’empêcher leur affectation dans d’autres universités», note le quotidien. Ils ont aussi appelé à «sensibiliser les étudiants à l’importance d’obtenir un diplôme universitaire par le travail et la persévérance, plutôt que par la fraude ou la tricherie».




