Scandale des injections oculaires à Casablanca: le médicament injecté n’est pas autorisé au Maroc

Injection.

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Revue de presseL’enquête menée par la BNPJ sur les injections oculaires effectuées à l’hôpital du 20 août a révélé que le Bévacizumab n’avait pas de licence pour le traitement des maladies de la rétine chez les diabétiques. Il est prescrit dans le traitement de certains cancers. Une revue de presse d’Assabah.

Le 13/10/2023 à 20h26

L’enquête ordonnée par le procureur général du Roi dans l’affaire des injections oculaires de l’hôpital du 20 août, qui a entraîné de graves séquelles chez 16 patients, révèle de graves dysfonctionnements. Les enquêteurs de la BNPJ ont entamé l’audition des staffs médicaux et paramédicaux qui sont intervenus dans ces opérations.

Des sources bien informées indiquent que les recherches privilégient la thèse de l’erreur médicale. Les enquêteurs ont, en effet, découvert que le médicament utilisé n’avait pas de licence pour le traitement des maladies de la rétine chez les diabétiques. Bien plus, ce médicament ne disposait pas d’autorisation de mise sur le marché dûment délivrée par la direction des médicaments et de la pharmacie (DMP) relevant du ministère de la Santé.

D’ailleurs, les sociétés et les établissements d’assurance maladie ne l’incluent pas dans la liste des médicaments remboursables si l’ordonnance est prescrite par un ophtalmologue. L’absence d’autorisation de mise sur le marché suscite beaucoup d’interrogations. Comment a-t-il pu figurer dans le protocole sanitaire de traitement des maladies de la rétine de l’un des plus grands hôpitaux publics du royaume? D’autant plus que le ministère de la Santé, qui est chargé de faire respecter les lois en vigueur et de contrôler les médicaments, s’est bouché les oreilles face à la prescription d’un médicament qui n’a pas été autorisé pour la commercialisation.

Le quotidien Assabah souligne que cette autorisation n’est délivrée par le service compétent qu’après examen des études et recherches scientifiques réalisées sur ce médicament. D’ailleurs, les ophtalmologues ont adressé une lettre au ministère de tutelle lui demandant s’ils pouvaient continuer de prescrire le Bévacizumab pour les patients atteints de diabète.

Ils demandent, par ailleurs, au ministre d’accélérer l’autorisation de la mise sur le marché de ce médicament afin que les malades puissent bénéficier de l’assurance maladie. Ils soulignent, en outre, que le médicament autorisé pour le traitement des maladies de la rétine est très onéreux et que la plupart des ophtalmologues prescrivent le Bevacizumab car il est 40 fois moins cher. C’est la raison pour laquelle ils demandent au ministre de la Santé d’intervenir, car l’arrêt de la prescription de ce médicament aura des conséquences néfastes sur les citoyens qui n’ont pas les moyens d’acquérir un médicament onéreux.

Par Hassan Benadad
Le 13/10/2023 à 20h26