Dans son édition du mercredi 12 octobre, le quotidien arabophone Al Ahdath Al Maghribiya rapporte qu’un sergent-chef de l’armée régulière espagnole, d’origine marocaine, a été abattu de plusieurs balles, aux premières heures de la matinée de lundi dernier à Sebta. Malgré la rapide intervention des secours, qui l’ont transporté au service de réanimation des urgences de l’hôpital universitaire de Sebta, il n’a pu être sauvé.
Al Ahdath explique que ce crime a eu lieu dans le quartier, connu sous le nom de «Principe Alfonso», où réside l’écrasante majorité des Marocains de Sebta. Jusqu’ici, la police espagnole a déjà arrêté six personnes présumées impliquées dans la fusillade qui a visé le sergent-chef hispano-marocain de 35 ans. Le tireur pourrait bien être parmi ce groupe.
Selon les sources locales du quotidien, le jeune militaire a été tué au moment où il se trouvait dans le garage sous-terrain de l’immeuble où il habite, accompagné par certains de ses amis. La mort de ce maroco-espagnol pose de nombreux questionnements, car il est connu pour sa bonne moralité, alors que c’est toute une bande qui est venue sur les lieux pour le cribler de plusieurs balles. La police espagnole a immédiatement procédé à une très forte mobilisation de ses hommes après ce crime. Elle a aussi bouclé tout le quartier où tous ceux qui y rentraient ou sortaient ont été minutieusement contrôlés.
Al Ahdath précise que le quartier «Principe Alfonso» était jusqu’ici délaissé par les forces de sécurité, ce qui en a fait un lieu de prédilection pour des cartels qui y imposent leur loi, parfois de façon très violente à l’image des cités sud-américaines. Le plus grave, craint le journal, est que ces crimes dépassent souvent les frontières de Sebta, car de nombreux membres des cartels locaux fuient vers les zones marocaines les plus proches pour s’extraire à la justice espagnole. Ce qui constitue un grand danger pour les régions Nord du Royaume, où ces fugitifs dangereux débarquent, souvent lourdement armés.