Saâd Ben Abillou, enseignant de langue française, et acteur associatif, s’est rendu en compagnie d’une équipe de sept personnes à Adassyl, une commune de Chichaoua, pour représenter la fondation Ataâ Charity qui agit depuis Casablanca. L’objectif était d’apporter leur aide aux sinistrés du séisme qui a frappé la Région le 8 septembre 2023.
«Nous avons apporté 900 paniers avec des vivres, des produits de première nécessité comme le thé, le sucre, les dattes et nous les avons distribués dans 9 douars», raconte cet homme habitué et connaisseur de cette région et du travail associatif qui y est réalisé. Et pour cause, Saâd Ben Abillou est tombé dans la marmite il y a 11 ans, et depuis il poursuit son travail d’acteur associatif avec cette bienveillance, et cette empathie, que lui reconnaissent tous ceux qui ont déjà eu affaire à lui. «Le départ a eu lieu le mercredi 13 septembre à 4 heures du matin et nous sommes arrivés vers 19heures du même jour. C’était un voyage risqué, il y avait beaucoup de monde sur des routes encore difficiles d’accès, puisque touchées par le séisme» précise Saâd Ben Abillou.
Cette action bénévole qu’il a menée, en compagnie d’autres membres de la fondation, a également consisté à redonner le sourire aux enfants de cette localité, qui, voyant leurs parents et familles complètement dévastés, l’étaient tout autant. «Tout le monde était sur ses nerfs. Tout ce qu’ils voulaient, et rapidement, c’était de recevoir des vivres. La tension était à son comble et les enfants étaient très affectés» témoigne Saâd Ben Abillou dans une déclaration au 360, en faisant le récit de ce périple dans les zones sinistrées.
«Avant le séisme, nous avions pour habitude d’animer des spectacles pour les enfants dans ces zones reculées du Maroc, où nous avons participé à creuser plusieurs puits, et nous avons remarqué que l’état d’esprit des enfants était très différent et leur comportement également, puisqu’ils étaient traumatisés par ce tremblement de terre, c’est tout à fait normal», ajoute l’acteur associatif.
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Lorsque l’équipe de la fondation demandait aux enfants de se tenir par la main, en créant un cercle, la plupart tenait très fort la main de leurs frères et sœurs, et refusait de la lâcher. «C’était impressionnant. Ils étaient sidérés par la peur» lance Saâd Ben Abillou.
De retour, le lendemain, de cette opération, l’acteur associatif escompte déjà de revenir dans les zones sinistrées, afin d’y mener une autre action de solidarité. Avec, cette fois-ci, la distribution de vêtements, de tentes, de couvertures en prévention du froid hivernal qui bientôt pointera le bout de son nez.