Les cris de douleur et d’angoisse résonnent encore parmi les décombres de Tajgalt, un douar de la commune rurale de Tafingoult, dans la province de Taroudant. La terre s’y est violemment agitée, tard dans la nuit, le vendredi 8 septembre 2023.
Et le macabre bilan ne cesse de s’alourdir. Le choc initial a depuis des heures cédé la place à une attente insoutenable pour les familles qui cherchent encore leurs proches. Selon des sources contactées par Le360, le nombre de victimes à Taroudant dépasse déjà les 300 morts, sans compter les nombreux blessés et disparus qui restent encore sous les décombres.
Au milieu des ruines, les témoignages des survivants s’entrelacent, cherchant un peu de force pour tenir encore, continuer à espérer. «Il y a toujours des personnes sous les décombres des maisons effondrées, environ une quarantaine. Les équipes de secours poursuivent leurs efforts. C’était effrayant, un film terrifiant. Tout le monde criait et pleurait. Il y a beaucoup de décès. J’ai perdu beaucoup de membres de ma famille. Et nous n’avons plus ni nourriture ni eau», confie un habitant, le visage marqué par le désespoir.
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La confusion règne tandis que des chiffres contradictoires circulent, remuant le couteau de la douleur, de la peur et de l’incertitude: «Selon les dernières informations qui circulent, 34 personnes ont perdu la vie dans notre douar. Mais il y a encore d’autres personnes blessées sous les décombres», murmure une autre voix étreinte d’angoisse.
Tout une communauté en deuil
Le douar Tajgalt n’est plus qu’un amas d’habitations effondrées, couvert par une symphonie de pleurs et de cris déchirants, un lieu où chaque famille porte le deuil d’un ou plusieurs des siens. «Des personnes ici ont perdu la plupart des membres de leurs familles. Le douar a été dévasté», murmure ce jeune, les larmes aux yeux.
Tandis que les équipes de secours poursuivent leur travail, certains sont venus de loin, appelés par la tragédie qui a frappé leurs proches. «Je n’habite pas ici. On m’a appelé par ce que j’ai perdu mon oncle et ma tante», témoigne un homme, perdu dans l’horreur qui l’entoure, le cœur lourd d’un deuil subit.
Alors que la communauté de Tajgalt pleure ses morts et prie pour ses disparus, un élan de solidarité nationale se dessine, avec la mise en place de soutiens logistiques et humanitaires. Dans l’attente de jours plus cléments, les habitants s’accrochent à l’espoir, certes fragile, mais nécessaire, pour reconstruire un jour ce qui a été perdu. Du moins ce qui peut être reconstruit.