La ville d’Agadir et toute la région du Souss sont encore sous le choc. Et l’enquête menée par les services de sécurité n’a toujours pas abouti. Elle a pour but d’identifier et d’arrêter le meurtrier de sept jeunes sans-abris, dont les corps ont été retrouvés à différentes dates dans plusieurs zones de la région (Inzegane, Oulad Tayma, Chtouka Aït Baha…) au cours des deux derniers mois.
Le même profil de victimesTout a commencé le 8 janvier dernier, quand des citoyens ont découvert le corps d’un jeune SDF à proximité du marché hebdomadaire de Bioukri dans la province de Chtouka Aït Baha. Le corps d’une autre victime a été retrouvé le 3 janvier dernier près du premier département administratif auxiliaire à Kliâa. Une troisième victime a, elle, été identifiée le 11 janvier, non loin du marché de gros de la ville d’Inzegane et une quatrième a été découverte le 15 du même mois à Oulad Tayma, province de Taroudant. Le corps d’un cinquième sans-abri a également été retrouvé à Oued Souss. Deux autres victimes, dont on ignore encore le lieu de l’assassinat, ont aussi été découvertes.
Un modus operandi identiqueL’étonnant dans ces meurtres, c’est la manière dont ils sont commis. Le modus operandi, particulièrement cruel, est toujours le même, ce qui laisse penser à un tueur en série. Celui-ci attend patiemment, et en pleine nuit que ses victimes dorment pour les liquider… en fracassant leurs crânes à l’aide d’une grosse pierre. Il quitte immédiatement le lieu du crime, laissant ses victimes baigner dans leur sang avant de mourir lentement.
Les autorités de la région sur le qui-viveDevant les faits, de hauts gradés de la Gendarmerie et de la police ont ainsi tenu une réunion le 24 janvier dernier à la préfecture d’Inzegane. Cette réunion a abouti à un plan d’action commun à tous les services de sécurité de la région pour identifier et arrêter le coupable. Des membres du département central de la police scientifique et technique se trouvent également dans la région pour des analyses et recherches poussées et à même de mener au tueur en série.
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L’assassin court toujoursLes recherches s’annoncent néanmoins compliquées. Les victimes n’ayant pas de pièces d’identité, elles sont donc difficilement identifiables. D’autant que la plupart n’étaient pas du Souss et venaient de régions lointaines, tentant d’échapper, pour certains, à la misère et, pour d’autres, à des problèmes psychologiques ou familiaux.
La vengeance pour motif?Pour l’heure, on ignore les motifs précis ayant mené le tueur en série à commettre des crimes aussi abjects. Une version des faits voudrait que l’assassin ait été, lui-même, victime d’abus en tous genres de la part de sans-abris et qu’il soit motivé par des envies de vengeance. Une chose est sûre: il court toujours.
Panique dans le SoussEn attendant les résultats de l’enquête, les habitants du Souss expriment leur peur, mais aussi leur colère, les victimes étant aussi jeunes que démunies, car manquant de tout. L’absence de structure à même d’accueillir cette catégorie de citoyens est ainsi dénoncée. Depuis l’éclatement de cette affaire, des associations se mobilisent pour venir en aide aux sans-abris de la région.
Des crimes qui en rappellent d’autresLe récit macabre de ces assassinats rappelle les méfaits d’un autre criminel qui frappait lui aussi dans le Souss, plus précisément dans la ville de Taroudant. En 2004, huit cadavres avaient été découverts à proximité de Oued Louaer. Les spécialistes du laboratoire national de police scientifique ont pu déterminer qu’il s’agissait d’ossements de jeunes adolescents âgés de 13 à 18 ans. Les enquêteurs sont arrivés à Abdelali H., aide dans un snack, mais surtout pédophile qui abusait de ses victimes avant de les tuer. Il avait commis son premier meurtre trois ans auparavant et il ne s’est plus arrêté... Jusqu’à son arrestation.