Intégrer les rangs de l’armée, de la gendarmerie royale ou des Forces auxiliaires et sans forcément passer par les tests et examens de rigueur. C’était l’appât utilisé par une femme militaire, sergent-chef de son grade, qui a arnaqué plusieurs personnes pour de grosses sommes d’argent avant de se retrouver poursuivie devant le tribunal permanent militaire basé à Rabat. Selon Assabah, édition de ce week-end des 4-5 avril, le procureur général près le tribunal militaire a ordonné la mise sous écrou d’une femme militaire dans une aile spéciale de la prison civile de Salé. La raison ? Elle aurait promis de l’embauche, dans les rangs de l’armée, ainsi que de divers corps sécuritaires, à plusieurs jeunes hommes auprès de qui elle aurait perçu de grosses sommes d’argent.
Son mode opératoire consistait à délivrer à ses victimes, ou à leurs parents, des convocations pour rallier les corps de leur choix. Le pot-aux-roses a été découvert quand l’une des victimes de ses agissements s’était adressée à l’Etat-major de la gendarmerie, muni d’un document signé par un haut gradé, pour demander pourquoi sa convocation sous le drapeau prenait trop de temps. La hiérarchie de la gendarmerie, sentant qu’elle était face à une de ces multiples arnaques à l’embauche, n’a pas tardé à ouvrir une enquête. Résultat : la sergent-chef a été arrêtée à Salé, au quartier populaire de Tabriquet. L’enquête diligentée par les services du général de corps d’armée Hosni Benslimane allait montrer que l’arnaqueuse en uniforme avait perçu des sommes d’argent allant de 30.000 à 50.000 DH pour chaque promesse d'embauche. Ses victimes, pour le moment, explique Assabah, sont au nombre de douze, au moins.
Le journal affirme que pour ne pas trop se compliquer la tâche, la militaire recourait à la falsification des signatures de hauts gradés de l’armée. Dans son domicile à Tabriquet (Salé), les enquêteurs avaient saisi un ordinateur, plusieurs téléphones portables, ainsi que des documents administratifs. Auditionnée, elle a affirmé agir avec la complicité d’un colonel à la retraite. Convoqué, ce dernier haut gradé des FAR a déclaré ne rien avoir à faire avec la prévenue. Il a été remis en liberté en attendant l’approfondissement de l’enquête et, éventuellement, le début des audiences devant le tribunal militaire de Rabat.