Encore un rapport accablant du Conseil économique, social et environnemental (CESE) ! Révélé par L’Economiste daté de ce 25 juin, il porte sur les services publics. Quelles sont les conclusions de cette enquête menée en août et en septembre en 2012 par le CESE ? "La relation à l’administration est vécue par le citoyen comme un rapport de force qui lui est défavorable même quand il obtient gain de cause", rapporte le quotidien économique. Et d’ajouter que "toute démarche administrative est perçue comme un pénible parcours d’obstacles où le service rendu devient une faveur qui s’octroie au lieu d’un droit que l’on est en mesure de revendiquer… ".
Méfiance
Constat majeur à retenir : "un climat de méfiance caractérise la relation avec le citoyen, alors que c’est le sentiment qui devrait prévaloir". L’Economiste reprend les propos du CESE selon lesquels "l’usager se défie de l’agent qu’il pense systématiquement corrompu, incompétent, paresseux… et l’agent se défie de l’usager qu’il considère comme un contrevenant en puissance".
A la question de savoir qui sont les bons et les mauvais élèves en matière de services publics, particuliers, entreprises et MRE partagent les mêmes opinions à propos de la justice qui a obtenu moins de 35% d’opinions "plutôt positives ou très positives". Les communes bénéficient de peu d’avis positifs. Elles ont pourtant une bonne image auprès des MRE (43% d’avis positifs). Pour L’Economiste, il s’agit d’une réelle surprise. Les services publics qui ont obtenu les meilleurs scores auprès des entreprises sont la Poste (65%), la CNSS (57%) et la Douane (40%).
Compte tenu des dysfonctionnements recensés par le CESE, une stratégie de gouvernance publique des services publics s’impose. Dans ce registre, la recommandation majeure du CESE est la généralisation de l’identifiant unique aussi bien pour les particuliers que pour les entreprises. Pour le Conseil économique et social, la stratégie de réforme doit être pilotée par le chef de gouvernement. On se demande si Abdelilah Benkirane partage le même avis et s’il est prêt lui et son équipe à enclencher une réforme aussi profonde. Jusque-là, les actions menées sont loin de rétablir la confiance entre le citoyen et l’administration.